2 235 migrants tunisiens ont atteint les côtes italiennes au cours du mois d'août 2020 contre 445 personnes au mois de Juillet, a indiqué hier l'observatoire social tunisien relevant du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES). Dans son rapport du mois d'août sur les mouvements sociaux, l'observatoire estime que la hausse du nombre de migrants irréguliers est continue et elle est même record en comparaison avec les années 2018 et 2019 et ce, malgré les mesures de sécurité strictes prises sur les zones côtières. La même source ajoute que du 1er janvier au 31 août 2020, 7890 migrants non-règlementaires tunisiens sont arrivés sur les côtes italiennes contre 1347 au cours de la même période en 2019 et 3351 en 2018. 85% des arrivants en Italie étaient de sexe masculin et 9% du total (716) étaient des mineurs non accompagnés. La Garde Maritime a également intensifié ses efforts puisqu'en 8 mois, 672 opérations de franchissement illégal des frontières ont été interceptées et 8 516 migrants ont été empêchés d'atteindre les côtes italiennes. Durant cette même période, 3534 migrants ont été interceptés en 2018 et 2338 en 2019. Le nombre de familles ayant participé à l'ensemble du processus de migration non-règlementaire peut être estimé entre 110 et 150 familles, note le rapport. Par ailleurs, 397 mouvements de protestation collectifs ont été observés au mois d'août dernier, soit une moyenne quotidienne de 12 manifestations enregistrant ainsi une diminution d'environ 50% par rapport au mois de Juillet, selon le FTDES. L'observatoire souligne que la soif a été le principal moteur des protestations tout au long de ce mois dans diverses régions du pays, en particulier pendant la période de l'Aïd Al-Idha. Les fermetures de routes ont également été la forme de protestation la plus répandue. La revendication d'emploi n'a pas été non plus absente des manifestations du mois d'Août dans le bassin minier et à Tozeur et ce, malgré la situation économique difficile que traverse le pays. Selon le rapport, 76,8% des manifestations étaient anarchiques, c'est-à-dire en dehors de toute forme d'encadrement et pourraient donc basculer dans la violence.