Dans le style de jeu, dans la technique individuelle et collective, il y a beaucoup de similitude entre Pachuca et Boca. Mais les Argentins sont plus forts et plus efficaces que les Mexicains. « Lorsque l'on compte dans ses rangs des joueurs de la trempe de Palermo, véritable tour de fixation offensive avec son 1,90 m de hauteur, de Cardoso, de Palacio ou de Batavia, on a beaucoup d'arguments à faire valoir », selon Bertrand Marchand. « Nous nous attendions à un derby latino-américain face à Pachuca que nous connaissons parfaitement. Nous voilà face à un adversaire inconnu. Nous devons revoir tous nos plans. Heureusement, j'ai eu l'occasion de la voir jouer en direct. Réellement, elle force le respect », avoue pour sa part Miguel Russo, l'entraîneur de Boca Juniors. Voilà ce que pensent les uns des autres, mais ce duel à distance ne demande qu'à se concrétiser sur la pelouse du stade national de Tokyo, arène où les Etoilés ont réalisé leur premier exploit face aux Aztèques de Pachuca. Sur un match à élimination directe, tout est possible. Même si les Argentins, auréolés de prestige et d'expérience, partent avec les faveurs du pronostic, les jeunes tunisiens, ambitieux et déterminés, peuvent, dans un bon jour, surprendre et créer une nouvelle sensation historique dans la capitale nipponne grâce à la parfaite maîtrise tactique et au réalisme étonnant dont ils ont fait preuve en quarts. On ne change pas une équipe qui gagne ? Dans la mesure où la formation alignée dimanche dernier a globalement donné satisfaction, on est amené à verser dans cette logique. Cependant, d'après ses dernières déclarations, Marchand ne semble pas pencher vers cette option classique. En effet, on l'a entendu affirmer en substance : « Chaque match a sa propre vérité et ses propres choix. Face à Pachuca, j'ai titularisé Mehdi Ben Dhifallah parce que j'ai vu les défenseurs mexicains avancer souvent pour apporter la supériorité numérique en phase offensive. Par son abattage, sa masse athlétique et son excellent jeu aérien, Mehdi pouvait les fixer. C'est ce qui s'est passé ».
Des retouches en vue On doit donc comprendre que, face aux Argentins, d'autres considérations tactiques vont entrer en jeu et l'on devrait donc s'attendre à ce que le staff technique étoilé apporte de légères modifications par rapport au onze titularisé face aux Mexicains. Auquel cas, la carte Gilson Silva pourrait être utilisé par Marchand qui, d'une part, est convaincu que le Capverdien, en pleine possession de ses moyens physiques, est capable de déverrouiller les défenses les plus hermétiques par sa technique de dribble et ses tirs déroutants, et d'autre part pour déjouer les plans adverses que Russo a dû concocter par rapport à ce qui lui a été donné de voir dimanche dernier. La deuxième hypothèse pourrait toucher la ligne médiane. Afouène Gharbi et Muri Ola Ogunbiyi avaient connu des hauts et des bas face à Pachuca et des garçons comme Mejdi Traoui ou Mohamed Sacko pourraient s'avérer utiles pour palier à ces lacunes. Et, enfin, comment ne pas envisager la titularisation au poste de latéral gauche de Mehdi Mériah, qui a purgé ses deux matches de suspension, et qui devrait par conséquent remplacer le jeune Hatem Béjaoui, même si ce dernier a comblé efficacement l'absence forcée de son coéquipier. Mériah est certes moins rigoureux sur le plan défensif, mais il a une relance plus correcte et surtout un grand apport offensif par ses montées de balle et ses centrages travaillés et précis. Pour le reste, l'ossature devrait être conservée. Le tandem Felhi-Ghézel, impérial, aura à confirmer sa forme actuelle, Ben Frej, sans doute amoindri par une légère blessure, est redevable d'un meilleur rendement, Narry, l'auteur du but historique, et Nefkha revenu à son meilleur niveau, sont pour le moment tous inamovibles. Tout autant que le feu follet Amine Chermiti, qui fait peur à tout le monde et qui est très motivé pour réussir cette Coupe du monde. Mounir GAIDA