Par Khaled Guezmir Nous parlons tous le plus souvent de l'important en oubliant l'essentiel : Les Institutions, les lois, les pouvoirs, etc. font la une des journaux et des plateaux T.V., et on occulte l'essence même de l'acte de gouvernement tenu de rendre la vie des gens plus facile et moins compliquée. Notre maître, feu Hédi Nouira, ancien premier Ministre de Bourguiba et l'un des plus grands argentiers de ce pays, appelait cela : « Allez au détail et ne vous arrêtez pas aux grands principes». Nous y sommes en plein, et rien qu'à voir les souffrances au quotidien pour tous les citoyens sans exception, et la course effrénée pour assurer le minimum vital et satisfaire les besoins de la famille, on a l'impression de vivre le combat mythique de Sisyphe et sa lutte pour la survie, en étant condamné à faire rouler un rocher, éternellement jusqu'en haut de la colline! Châtiment des Dieux pour les avoir défié, Sisyphe campe en nous comme une malédiction, et nous devons, tous les jours, faire face à toutes ces contraintes inimaginables de la bureaucratie, du manque d'imagination et de cette incapacité à résoudre les problèmes «mineurs» sur le champ et à l'instant même! Dans ce sillage, y a-t-il meilleur exemple que l'hygiène et la propreté des villes, l'entretien des routes et la remise à niveau des grands parcours autoroutiers, pratiquement défaillants avec cette question sans réponse «Pourquoi ?», sommes-nous incapables de résorber ces problèmes et de les traiter rapidement et radicalement?! Faut-il parler de cette malédiction identique à celle qu'a endurée Sisyphe dans la mythologie grecque, que les Tunisiens vivent au quotidien avec ces fameux «Péages» autoroutiers... Un véritable calvaire et des attentes aux portes de ces barrières de malheur, qui dépassent les 35 minutes. Pourquoi tant d'inertie... tant d'incompétence à prendre le taureau par les cornes et à résoudre le problème aux premières prémisses de son apparition? Comment peut-on accepter que les portails de Hammamet, Sousse, Boumerdés, Sfax, etc., deviennent la souffrance quotidienne des automobilistes et leurs familles et enfants, pris en otage pendant des heures sur des kilomètres d'embouteillage dans les carcasses ferrées de leurs véhicules, sans bouger le petit doigt et sans aucune réaction des administrations en charge de la gestion de ces «frontières» à l'intérieur des «frontières» des gouvernorats?! Trop... c'est trop! Faut-il que le Chef du gouvernement veille lui-même à tous ces détails avec des conseils ministériels restreints et une obligation d'action immédiate et de résultat? Je le pense de plus en plus, car c'est la seule solution pour mettre la pression sur la gérance, dans ce domaine et sur leurs tutelles et autorités hiérarchiques. Tant qu'on n'aura pas traité ces questions à chaud, rien ne se fera! Pourtant la solution est presque enfantine. Il faut créer une «vignette autoroute» comme c'est le cas en Suisse, à côté de la vignette auto, classique. Elle permettra de désenclaver les portillons des «péages», et on pourra l'acheter sans forme d'autocollant, chez le débit de tabac et à l'entrée des frontières terrestres et maritimes. Les «péages» resteront pour ceux ou celles qui n'auront pas acheté de «vignette autoroute». Ceci est l'une des solutions. Les Allemands ont fait mieux, ils ont tout simplement refusé l'implantation des stations de péage avec une compensation pour la trésorerie de l'Etat et des travaux publics. Aux derniers sondages plus de 90% des Allemands sont contre les stations de péage qui font souffrir leurs voisins italiens et français! Faut-il croire que les péages constituent une fatalité, tout comme les délabrement des villes, le manque d'hygiène et de propreté, partout en Tunisie, ou même un châtiment de Dieu «Zeus», comme dans la mythologie grecque. On n'en est pas loin! Justifier la création de «péages» par l'emploi et l'entretien des routes ne tient pas. Prenez l'autoroute Hammamet-Sousse, puis Sousse-Sfax, la chaussée est déjà en mauvais état... Alors! Quant à l'emploi on peut en créer plus et de meilleurs en multipliant les espaces de repos et de relais, car ceux qui existent sont déjà plus qu'embouteillés et les services laissent à désirer. Messieurs les membres du gouvernement, essayez de rendre la vie «pratique» des Tunisiennes et des Tunisiens, plus aisée et plus facile. Le reste... la Démocratie, les Institutions et les grandes idées, les plans suivront. Encore une fois depuis Aristote l'art du gouvernement est de rendre les peuples plus heureux. Or les millions de Tunisiens qui passent par les «péages» et tous ces calvaires, ne le sont pas! Khaled GUEZMIR