- Les erreurs peuvent s'expliquer, pour une démocratie naissante, dans l'organisation d'un premier scrutin municipal qui demande beaucoup d'efforts et d'initiatives, mais, là où le bâts blesse, c'est lorsque de graves infractions sont commises, dans l'impunité la plus totale. C'est là où l'Instance supérieure indépendante aurait dû mobiliser toutes ses énergies. Lors de ces élections, des partis politiques, pourtant au-devant de la scène se sont permis tous les coups bas, allant de la distribution d'argent à la mobilisation des moyens de transport pour des personnes âgées qui ne savent pas pourquoi ils ont été conduits dans les bureaux et à qui on recommande de mettre une croix sur une certaine liste, en trouvant le rang en comptant de haut en bas. Les infractions sont allées jusqu'à faire-fi de la loi, ce qui est ignoble pour des gens sensés apprendre aux citoyens le respect de la législation, aux agressions verbales et physiques, face au laisser-aller des chefs des centres de vote. A l'arrivée, ce sont, environ, plus de 100 délits électoraux qualifiés de graves qui ont été enregistrés lors des élections électorales et pourront être soumis au parquet, comme l'a déclaré hier Anis Jarbouii, membre de l'instance électorale. Il a ajouté que l'instance a recensé environ 900 violations électorales en période de campagne et pendant le silence électoral ainsi que le jour du scrutin. Sur un autre plan, le membre de l'ISIE a indiqué que le vote dans la circonscription d'El Medhilla pourrait avoir lieu dans les deux semaines à venir. Pour rappel, l'ISIE a décidé dimanche de reporter le vote dans la circonscription d'El Mdhila suite aux irrégularités enregistrées dans huit centres peu de temps après le démarrage du scrutin, et qui concernent le nombre et l'ordre des listes candidates dans les bulletins de vote. La loi électorale accorde à l'instance la possibilité d'organiser, le cas échéant, à nouveau le scrutin dans un délai ne dépassant pas 30 jours de la date de la proclamation des résultats préliminaires. A contre-courant de ce que pensent les citoyens et ce qui est l'avis de l'opinion publique, le président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, a déclaré qu'en dépit du faible taux de participation enregistré lors des élections municipales du 6 mai 2018, ce scrutin constitue un pas important sur la voie de l'édification démocratique. Il a fait remarquer que ces premières élections municipales après la révolution revêtent une importance capitale, vu la forte candidature des femmes et des jeunes au niveau des différentes circonscriptions municipales. Ennaceur n'a, par ailleurs, pas manqué de saluer la contribution de l'ARP à ce scrutin municipal, à travers l'adoption du Code des collectivités locales. Les premières élections municipales après la révolution, organisées dimanche 6 mai, ont enregistré un faible taux de participation estimé à 33,7 pc. Une véritable leçon a été, quand même, infligée aux partis politiques et va, certainement, les inciter de revoir leurs calculs et leurs méthodes de travail, en prenant en compte l'intérêt du citoyen, en prévision des prochaines échéances électorales à nos porte puisque les listes indépendantes sont arrivées en première position avec un taux de 32,27 pc. Les indépendants devancent, ainsi, le mouvement Ennahdha et Nidaa Tounes, a déclaré Riadh Bouhouchi, membre de l'instance électorale. Bouhouchi a ajouté que le mouvement Ennahdha se place au deuxième rang, suivi de Nidaa Tounes et du Courant démocrate. Le dépouillement manuel, l'opération la plus importance pour ces élections municipales, est terminée, a-t-il affirmé. "Nous disposons, à présent, de tous les résultats qui seront proclamés après examen des irrégularités procédurales et des infractions électorales commises par les listes en période de campagne et le jour du scrutin". Le taux de participation aux élections municipales n'a pas dépassé 35 pc, en attendant le scrutin dans la circonscription de Mdhilla (Gafsa) qui a du être reporté suite à des perturbations enregistrées dans ses centres de vote.