Le président de la République Béji Caïd Essebsi a discuté hier, avec le ministre des Affaires étrangères, Khémaies Jhinaoui, des actions diplomatiques tunisiennes à la suite de la décision émiratie portant interdiction aux femmes tunisiennes d'entrée aux Emirats Arabes Unis, même pour un transit. Toutefois, cette affaire ne doit pas permettre une exploitation de la situation à des desseins politiques pour ou contre les pays impliqués dans la crise du Golfe La compagnie aérienne Emirates avait interdit, depuis vendredi dernier, à des passagères tunisiennes de se rendre à Dubaï sur le vol Emirates EK 748, au départ de l'aéroport Tunis-Carthage. Cette mesure a concerné toutes les passagères tunisiennes, mêmes celles accompagnées de leurs conjoints, à l'exception des tunisiennes résidentes aux Emirats arabes Unis. Cette interdiction a provoqué des perturbations à l'aéroport. "Au cours de cette rencontre, le chef de l'Etat a réaffirmé la nécessité de préserver la dignité de tous les citoyens tunisiens aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays", a déclaré Jhinaoui à l'issue de l'entretien. Pour Caïd Essebsi, "il n'est pas admis de porter atteinte aux droits de la femme tunisienne quels que soient les motifs", a-t-il ajouté. Caïd Essebsi a aussi jugé indispensable d'aplanir ces problèmes dans les plus brefs délais dans le souci de préserver les relations de fraternité et de coopération tuniso-émiraties. "La décision portant suspension des vols de la compagnie aérienne émiratie en Tunisie demeure en vigueur jusqu'à ce que cette compagnie révise les mesures de voyage des Tunisiennes conformément aux conventions internationales en vigueur ", a-t-il tenu à préciser. Le ministère du Transport avait annoncé, dimanche soir, la suspension des vols de la compagnie aérienne "Emirates Airlines" vers et en partance des aéroports tunisiens, jusqu'à ce que cette compagnie trouve des solutions appropriées et agit conformément aux réglementations et aux conventions internationales en vigueur. Selon un communiqué de la présidence de la République, la rencontre a, d'autre part, porté sur les prochaines échéances diplomatiques, dont notamment la visite attendue du président turc Recep Tayyip Erdogan en Tunisie, aujourd'hui et demain. Des renseignements sur la possibilité d'un attentat aux Emirats Arabes Unis seraient à l'origine de la mesure prise par les compagnies aériennes émiraties à l'encontre des voyageuses tunisiennes, annonce, hier, la porte-parole de la présidence de la République Saïda Garrach. " Les Emirats Arabes Unis disent craindre un attentat pouvant être commis par des femmes tunisiennes ou des femmes titulaires d'un passeport tunisien", a dit, hier, Garrach, sur les ondes de la radio Shems FM. D'après la porte-parole de la présidence de la République ; "Il y a des informations sécuritaires sérieuses chez les autorités émiraties sur la possibilité d'attentats terroristes". Elle a précisé que ces renseignements s'inscrivent dans le cadre du retour des terroristes essentiellement de Syrie et d'Irak". Par ailleurs, Garrach a dit comprendre la décision des autorités émiraties dans la mesure où elles visent à protéger leurs citoyens et territoires jugeant, toutefois, "inadmissible" la manière dont ont été traitées les voyageuses tunisiennes. "Ce qui se passe entre la Tunisie et les Emirats Arabes Unis ne peut être qualifié de crise diplomatique", a-t-elle, toutefois, assuré.