Le gouvernement d'union nationale, présidé par Youssef Chahed, soufflera sa première bougie le 26 août prochain. Une date attendue par certains qui pensent que le chef du gouvernement en profitera pour faire passer un remaniement ministériel partiel pour combler les postes vacants dans son équipe. Youssed Chahed sera aussi appelé à déposer un bilan général pour convaincre les uns et les autres des avancées qu'il a accomplies. Issue du pacte de Carthage, l'équipe gouvernementale est en effet redevable d'un certain nombre d'objectifs (lutte contre la corruption, lutte contre le terrorisme, développement économique et social etc...) consignés dans le même document signé, à l'époque, par neuf partis politiques et trois organisations nationales. Mais un an après, que reste-t-il à Chahed de cette union qui devait, initialement, lui permettre de travailler confortablement grâce à une assise politique plus importante que celle dont disposait son prédécesseur Habib Essid ? En réalité rien, surtout après les deux dernières apparitions médiatiques de Béji Caïd Essebsi et de Rached Ghannouchi . A quelques jours de la date fatidique pour Chahed, ses deux parrains ont fait en sorte de lui voler la vedette et de mettre aux oubliettes ses exploits datant d'à peine deux mois. Alors que tout le monde parlait encore de la campagne de lutte contre la corruption, aujourd'hui, il n'y a plus que le projet de l'égalité successorale et l'éventuelle candidature du chef d'Ennahdha à la Présidentielle de 2019 qui intéressent l'opinion publique. Même si de nouvelles arrestations pour présomption de corruption ont été eu lieu, le large public a les yeux braqués sur le président de la République et le chef du mouvement islamiste dont les danses et manœuvres politiques ne cessent de faire couler de l'encre. L'affaire de Fadhel Abdelkafi, ministre par intérim des Finances et ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, qui vient d'être jugé pour une affaire de corruption douanière, a empiré la situation de Youssef Chahed dont la crédibilité est encore une fois touchée. Alors que le coup d'envoi de l'opération mani politi lui a sauvé la vie après le désastre d'El Kamour, Youssef Chahed est aujourd'hui désarmé face à des adversaires qui l'attendent impatiemment et, surtout, face à des alliés qui ne veulent plus de lui. Le jeune chef de gouvernement présentera des chiffres qui pourraient ne pas attirer l'attention du grand public et sera accompagné par une équipe qui manque deux ministres, par une équipe frappée par le doute. En effet à part Fadhel Abdelkafi, deux autres ministres, à savoir Mehdi Ben Gharbia et Riadh Mouakher ont eu des mésaventures liées aussi à des présomptions de corruption.