Souvent incriminée d'être à l'origine des difficultés de toutes sortes que rencontre l'environnement terrestre à tous les échelons, dans les Forums internationaux sur le développement, la croissance économique semble avoir retrouvé une sollicitude particulière auprès des spécialistes de tous les horizons, à en juger par les débats ayant marqué la réunion d'experts gouvernementaux et internationaux sur le développement durable dans la Région élargie d'Afrique du Nord, organisée à Tunis.. Le Séminaire se tient, à l'initiative du Bureau pour l'Afrique du Nord de la Commission économique pour l'Afrique des Nations Unies (CEA), en marge de la Conférence internationale ''sur l'impact des changements climatiques et l'identification d'une stratégie d'adaptation à ces changements aux niveaux du continent africain et de la région méditerranéenne'' qu'organise à Tunis, le ministère de l'Environnement et du Développement durable.
Le caractère pluri- dimensionnel du développement durable Outre les délégués des gouvernements des pays de la Région élargie d'Afrique du Nord, prennent part aux travaux de cette réunion des représentants de plusieurs institutions et instances internationales, régionales et sous-régionales concernées par le développement durable dont le Groupe intergouvernemental sur le changement climatique des Nations Unies (GIEC), lauréat du prix Nobel de la paix pour 2007. Le Bureau pour l'Afrique du Nord de la CEA comprend l'Algérie, l'Egypte, la Libye , le Maroc, la Mauritanie , le Soudan et la Tunisie. En effet, à l'ouverture des travaux, la directrice du Bureau pour l'Afrique du Nord de la CEA , Mme Karima Ben Nemra Ben Soltane, a défendu l'idée d'une accélération de la croissance économique dans la Région , à hauteur de 7 à 8 %, pour pouvoir s'inscrire dans la durabilité, alors que le taux de croissance atteint en pratique par les pays concernés soit déjà près de 6%. Elle a soutenu que ces deux points peuvent être gagnés en renforçant la coopération et l'intégration régionales. Justement, loin d'être focalisé sur la seule préservation de l'environnement, le développement durable, tel qu'il est maintenant conçu et défini, implique la réalisation du développement économique et du développement social, à la fois, grâce à une utilisation rationnelle et responsable des ressources naturelles disponibles. Le développement durable doit tendre à réduire la pauvreté, l'exclusion et à faire bénéficier tout le monde des fruits de la croissance, ce qui rend à la croissance sa place et son rôle primordial, car pour avoir des richesses à redistribuer, équitablement, il faudra, au préalable, en créer pour en disposer. Cependant, aux défaillances du système humain de répartition des richesses créées, une nouvelle menace, celle du changement climatique, également d'origine humaine,vient compliquer, davantage, aujourd'hui, le problème, dans la mesure où le changement climatique constitue une entrave à la croissance économique ambitionnée.
La Solidarité, encore et toujours Ainsi, pour la Région d'Afrique du Nord qui souffre d'un manque croissant en eau, les études ont montré que sa température moyenne est appelée à augmenter de quelques degrés, dans les années à venir, occasionnant une baisse de 10 à 30 % de son régime naturel de pluies. Aussi, M. Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement durable qui a présidé la séance inaugurale de ce Séminaire d'experts, a-t-il insisté, aussi, de son côté, sur la nécessité d'élargir les champs de la coopération sous-régionale, régionale et internationale en vue d'assurer la conciliation entre le développement et l'environnement et relever, de la sorte, les défis du changement climatique. Car, ''si la conciliation entre le développement et l'environnement est facile à concevoir, elle s'avère laborieuse à mettre en pratique'', a-t-il affirmé, avant d'ajouter ''qu'après les nombreux et vains essais tentés par des pays et des institutions internationales, c'est sûrement par le biais du principe de Solidarité, cher à la Tunisie , que nous pourrons, ensemble, faire face à toutes ces difficultés.'' D'ailleurs, ces deux rencontres de Tunis, la Réunion des experts sur le développement durable en Afrique du Nord et la Conférence internationale sur l'impact des changements climatiques en Afrique et dans la zone méditerranéenne, se tiennent un mois avant le Sommet mondial sur les changements climatiques prévu à Bali, en Indonésie, au mois de décembre 2007 et appelé à consacrer l'impératif d'inscrire la croissance économique dans une perspective de développement durable. Assistaient, également, à la séance d'ouverture, MM. Habib Ben Yahia, secrétaire général de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), Youba Sokono, secrétaire exécutif de l'Observatoire du Sahara et du Sahel, et Ahmed Joghlaf, secrétaire exécutif de la Convention internationale sur la biodiversité.