Fais comme chez toi, et oublie que tu es chez moi. Ah, c'est déjà fait? Tant mieux. Cela m'évitera de devoir insister. Et cela permettra, du coup, de passer à autre chose sans plus s'attarder sur un sujet, dont le débat est clos. Depuis belle lurette! Enfin, peut importe qu'il soit ouvert maintenant, cela ne changera rien à la donne. Tu es chez toi ici, et tu fais ce que tu veux, quand tu le veux, et selon tes codes à toi. Surtout ne change rien! C'est ce qui fait ton charme. Un pont entre deux rives, c'est joli tout plein. Et ça permet de voyager sans trop se prendre la tête. Le dernier train passera quand l'aiguilleur de service aura achevé son boulot, sur l'autre voie. Les rails déraillent? Il faudra d'abord le prouver. De l'eau passera sous les ponts... Au fait, le fil d'Ariane, vous l'avez retrouvé? Ce n'est pas pour dire, mais il serait temps. Les oreilles mère-grand! Les yeux aussi. Pas assez de lumière. Ou trop de clarté à la fois. Du coup, faux-jour. Ça fausse la vision, et ça mène droit dans le mur. Pourtant, si je le tenais, cet enfant de S..., à la manière de Brel. A moins qu'il n'ait son bout de cyanure au creux de sa dent... La souveraineté nationale n'est pas miroir aux alouettes. C'est la ligne rouge qu'il faut se garder de franchir. Allègrement, elle a été franchie. Que faut-il faire? Contester ou riposter? Les deux à la fois. Mais vite agir. En se remettant, d'aplomb sur son destrier pour affronter son adversaire. Avec tous les moyens du bord. Et par-dessus tout, en épousant sa propre logique, pour y voir clair. La diplomatie souterraine... Non pas celle à visage affable et souriant, des salons de toutes les mondanités, mais celle qui avance jusque dans les caniveaux fangeux, s'il le faut, pourvu qu'elle atteigne sa cible. Qui planifie tout dans les moindres détails, et s'infiltre, sans avoir l'air d'y toucher, dans toutes les strates. Elle n'est pas dans la défensive, elle est dans l'offensive. Et son maître-mot: nettoyer. Sans trop d'états d'âme. Enfin, c'est une façon de parler. En définitive, il y a toujours deux failles à colmater, en guise de décodage: l'accointance, ou le strabisme accentué. Ça la fout mal des deux côtés. L'urgence: revoir, à la loupe, notre service du renseignement, à tous les étages. Il serait plus que temps... Il bat de l'aile, claudique, et aux dernières nouvelles, il se serait même inscrit aux abonnés absents. Mohamed Zouari... Peut importe d'où il venait et qu'est ce qu'il faisait: c'est la goutte de trop. On s'en tape un peu que ce soit le Mossad ou tous ses cousinages issus du germain; ce qui importe, c'est de ravaler ce qui nous reste de fierté, pour nous remettre au travail. Un renvoi d'ascenseur, entre gens civilisés, s'impose. Il faudrait qu'il soit tonitruant...