Une île, entre ciel et eau ? Rien n'est moins sûr. Et comme on est loin de l'univers de Brel, de sa poésie et de sa tendresse... Une école... Cherche école désespérément ! Mais il semble, au train où vont les choses, que ce soit devenu une denrée rare, un « graâl », qu'il faut mériter n'est-ce pas ? Car on aura tout loisir, d'en voir, des vertes et des pas mûres, avant de pouvoir enfin tomber sur la perle rare, susceptible de répondre à notre quête. Parce que l'on peut comprendre qu'il faille payer 18 dinars au psychologue de service, qui se chargera d'assumer le fameux test psychotechnique, lequel décidera de l'avenir de votre enfant, en lui ouvrant, ou pas les portes du paradis sur terre ; en réglant d'avance, au moment de l'acceptation de la candidature pour « Harvard », de votre chérubin, les frais d'inscription pour le premier trimestre de la prochaine année scolaire, en s'engageant à ne rien réclamer si par hasard, pour une raison ou une autre, il y a désistement ; acheter le badge, le tablier, et la tenue de sport réglementaire, évidemment auprès de l'école, et pas au dehors..., bref, acquiescer à toutes les demandes éventuelles, pour assurer à votre enfant, une scolarité satisfaisante ; on peut tout accepter certes, mais pas tolérer l'intolérable. Car il est intolérable, à notre sens, incompréhensible, absurde même, d'exiger,- et c'est écrit noir sur blanc sur la demande d'inscription d'une école privée de la place, que l'on ne nommera pas-, qu'il faille, et cela juste pour déposer la fameuse demande auprès de l'administration, que les deux parents soient présents. Pourquoi ? Parce que le ciel est bleu, que le soleil brille, et que les oiseaux chantent sur une branche, quelque part où on ne les voit pas ? Si ce n'est pas du Kafka, ça y ressemble étrangement. Parce que, si cela veut dire une chose, c'est que dans cette école, les élèves sont acceptés, ou pas, selon que leurs parents aient, ou pas, une tête qui revient aux instances administratives de ladite école. Et cela, on ne peut l'accepter ; parce que ce serait pousser trop loin la « règle du jeu » générale, que d'admettre des pratiques, aussi incongrues, en se présentant, la bouche en cœur, en priant pour que votre faciès, ne fasse pas « tâche » dans le paysage. Et si l'un des parents n'est pas disponible ? En voyage, malade, inexistant même (les mères célibataires ça existe), ou encore mort et enterré ? Faut-il apporter sa photo d'identité, dûment légalisée pour prouver sa bonne foi, et attendre le verdict, de l'honorable assemblée, quitte à aller se refaire une autre tête, dans l'espoir que la nouvelle, aura l'heur de plaire ? On nage en pleine semoule. Mais c'est certain, on ne passera pas le test, et on inscrira l'enfant, à l'école française, américaine ; ou on enverra l'enfant sur la lune ; là au moins, il n'y aura pas d'encombrement...