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Ahmed Ounaïes: La question du martyre palestinien
Publié dans Leaders le 10 - 11 - 2023

Contemplons cet exemple typique, celui du soldat israélien dans son tank ou du pilote israélien dans la cabine du chasseur bombardier ou de l'hélicoptère tueur, assurés l'un et l'autre d'être à l'abri de toute atteinte de la part de la défense palestinienne. Ils ne courent aucun risque, mais les dommages qu'ils provoquent sont incommensurables: ils peuvent bombarder, détruire, tuer à distance puis rejoindre en toute sécurité leur famille dans la conviction du devoir accompli. Est-ce véritablement un fait de guerre? A quelles normes doit-on rapporter leurs actes? S'agit-il alors d'établir la balance des victimes civiles et militaires dans les rangs palestiniens?
Le peuple victime, soumis à l'occupation et confronté à la toute-puissance de l'ennemi, est dépourvu de la moindre capacité de défense. Il est en fait éliminé du combat car, dans un tel contexte, il n'y a plus de combat concevable. C'est à partir de ce constat que la victime se donne les ressources de briser l'étau, de percer la cuirasse de l'ennemi et de lui faire subir une partie du mal qu'il inflige. Surprendre et défier l'ennemi, ce n'est pas seulement le vaincre, c'est surtout ébranler son sentiment d'immunité, le ramener à la condition de vulnérabilité à l'égal de sa victime. C'est le ramener à la condition humaine, à l'égal de tous les hommes qui ont en commun l'amour de la vie. Mais il y a plus. Il n'y a pas d'honneur à frapper en lâche. Le militant palestinien qui affronte la mort en sachant qu'il la donne s'impose à lui-même le sort qu'il réserve à l'ennemi. Cette abnégation, on ne l'exige guère des pilotes ni des commandos blindés, comme on ne l'exige pas des tortionnaires. Une telle force d'âme, en effet, n'est pas facile à admettre lorsqu'on croit avoir trouvé dans le terrorisme d'Etat la parade absolue à la résistance du peuple occupé, assiégé et désarmé. Le martyr, au nom de son peuple, s'élève à cette force d'âme. Tant qu'il relève le défi des blindés, des bombardiers et de l'hélicoptère tueur, qu'il ne déserte pas le champ d'honneur et qu'il accepte, en donnant la mort, de mourir pour sa cause, son peuple cesse d'être la victime absolue: le martyre rétablit le combat et les termes du combat. Il n'y a pas de martyre sans une grande cause.
La tragédie du martyre tient à la fois à la force d'âme de la victime et à l'impuissance du bourreau à réduire cette force ultime. Le principe du martyre dépasse le fait de la puissance et donne à sentir la mesure de la transcendance humaine. Dénoncer le martyre, c'est fuir les vraies questions. Ces questions posent le problème des limites de la puissance matérielle et de l'usage indéfini de la force. Poser les limites de la puissance, tel est l'enjeu essentiel de l'ordre international.
Un ordre international mou, sélectif et intermittent est un ordre défaillant qui génère la violence et la contre-violence. S'il est vrai qu'un certain ordre international existe, qu'il est fondé sur des principes universels, il ne saurait échapper à l'obligation de qualifier et de sanctionner la violation de ses normes et de dénoncer rigoureusement et sans équivoque les violations des principes et des valeurs qui le fondent. La responsabilité de l'Occident est très lourde dans le pourrissement des conflits qui affligent le Proche-Orient, notamment dans les territoires occupés. Pourquoi le Conseil de sécurité ne sanctionne-t-il pas l'utilisation de moyens militaires disproportionnés contre un peuple désarmé ? Pourquoi rejette-t-il la présence d'observateurs internationaux dans les territoires ? Pourquoi les Etats occidentaux refusent-ils les enquêtes sur les bombardements du camp palestinien de Jenine et sur les massacres répétés de Cana et de Beit Hanoun ? Pourquoi l'occupation doit-elle durer cinquante ans et plus ? Au-delà des responsabilités du maintien de la paix et de la sécurité internationale, cette défaillance pose un problème de civilisation.
Ahmed Ounaïes
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