Pour ce qui est du financement des besoins de fonds des banques publiques (BH, STB, BNA), ainsi que l'amélioration de leurs modes de gestion, le besoin de recapitalisation nécessitera, souligne un rapport de la Conect, de lourds financements estimés à 7% du PIB La dernière publication mensuelle de la Conect sur la conjoncture économique montre que le déficit budgétaire pour 2015 s'est aggravé pour atteindre «le chiffre record» de 7.500 millions de dinars. Idem, «le dérapage sans précédent du déficit courant persiste le portant à 472 millions de dinars, en janvier 2015, soit l'équivalent de 0,5% du PIB, en hausse de 14,6% par rapport à son niveau du même mois de janvier 2014». Selon la même source, l'évolution du déficit à plus de 6.832MDT en 2014, moyennant 8,3% du PIB, a causé l'aggravation du déficit commercial «qui a dépassé 12.500 millions de dinars sous l'effet de l'accroissement continu des déficits de la balance énergétique et de la balance alimentaire». Le rapport de la Conect montre que la Tunisie restera confrontée à des difficultés récurrentes dans la recherche des moyens de financement externe. D'ailleurs, après l'attribution du prêt de 650 millions de dinars par l'Union Européenne, «des incertitudes subsistent quant au déboursement en 2015 des autres financements au titre de l'appui budgétaire», fournis par la Banque Mondiale, le FMI, la BAD... Et de réaffirmer que «ces incertitudes proviennent du fait que ces appuis budgétaires sont assujettis à l'implémentation par la Tunisie d'un paquet de réformes économiques et financières». Sachant que la ligne de crédit du FMI dont la valeur s'élève à 1.750 millions de dollars accordée sur une période de deux ans (juin 2013-mai 2015), «a été conditionnée par la mise en place d'un package de réformes établi selon un agenda de benchmark structurel». Néanmoins, après le décaissement de près de 1.310 millions de dinars (48,5%) de l'enveloppe totale, les réformes escomptées n'ont pas été encore finalisées, à savoir la restructuration des banques publiques, la réforme fiscale et de la politique de change, la lutte contre l'inflation, la réduction du chômage..., «alors que l'essentiel des fonds ont été en fait consacrés à des tirages d'appui budgétaire pour financer le budget de l'Etat, en particulier les dépenses de fonctionnement». Idem pour la Banque mondiale, qui a accordé à la Tunisie un prêt d'appui aux réformes de l'ordre de 500 millions de dinars, budgétisé dans les mêmes conditions et «débloqué à moitié seulement en raison de la réticence du bailleur quant à la mise en œuvre opérationnelle des mesures d'urgence préconisées (finalisation de l'audit des banques publiques, approbation du nouveau code d'investissement avec nivellement impératif des secteurs on-shore et off-shore, partenariat public-privé, levée du contrôle de change avec la libéralisation du marché obligataire aux étrangers...». Le rapport indique par ailleurs qu'en dépit de l'échec de l'émission des Sukuk souverains de l'ordre de 1 milliard de dollars en 2014, l'émission de l'emprunt obligataire (1.930 millions de dinars) achevé en janvier 2015 pour une durée de dix ans (2015-2025), a «permis de consolider les avoirs nets en devises pour atteindre 15 milliards de dinars. Cette émission obligataire sur le marché international des capitaux augmenterait le taux d'endettement de la Tunisie à la fin 2015, de 2,2% du PIB pour le porter à 53,8% ( contre 51,6% en 2014), mais a permis de mobiliser des fonds pour les besoins de financement du budget de l'Etat au 1er trimestre 2015». Pour ce qui est du financement des besoins de fonds des banques publiques (BH, STB, BNA), ainsi que l'amélioration de leurs modes de gestion, le besoin de recapitalisation nécessitera de lourds financements estimés à 7% du PIB.