Sarsar dément le fait que des personnes décédées aient participé au scrutin présidentiel, comme le soutiennent les sympathisants de Marzouki Les résultats définitifs du second tour de la présidentielle, déjà remporté par le chef de Nida Tounès, Béji Caïd Essebsi, n'ont pas été annoncés hier comme prévu, bien que son concurrent, Dr Moncef Marzouki, ait déclaré avoir renoncé à son droit de recours auprès du Tribunal administratif, pour le bonheur de la Tunisie et pour sa transition démocratique. En revanche, le président sortant n'a pas manqué de réagir autrement, en envoyant à l'Isie une lettre lui demandant des explications et des preuves convaincantes sur l'existence de numéros de cartes d'identité fictives dans certains bureaux de vote. C'est pour toutes ces raisons que M. Chafik Sarsar, président de l'Isie, a tenu une conférence de presse hier au Centre des médias à Tunis, pour faire le point sur la situation. Se disant touché par une campagne qu'il qualifie de « calomnieuse » répandue sur la Toile, M. Sarsar a démenti les allégations mensongères visant la crédibilité de l'Instance elle-même. Ces allégations mettent en doute le processus électoral que les observateurs aussi bien nationaux qu'étrangers ont salué à l'unanimité. Mais, a-t-il précisé, «ceux qui ont voulu semer le doute ne pourraient, en aucun cas, remettre en cause le déroulement du scrutin présidentiel. Et tout ce qu'ils ont eu à faire circuler sur les réseaux sociaux, visant à mettre en échec l'opération entière, n'est que de vaines tentatives portant atteinte à l'image d'une instance indépendante, autonome et constitutionnelle. En fait, affirme-t-il, la question des cartes d'identité falsifiées propres à des électeurs décédés relève de rumeurs infondées. « Je défie quiconque prétendant avoir la moindre preuve ou document attestant qu'on avait fait voter des morts... », lance M. Sarsar. Suite aux deux recours émis par deux citoyens, pour invalidation des résultats, le président de l'Isie a annoncé que les résultats définitifs seront probablement annoncés lundi prochain, vers midi. « Ces recours doivent normalement être rejetés au niveau de la forme». En ce qui concerne la lettre « injustifiée » de Marzouki, relative au vote de personnes décédées, Sarsar a nié l'accusation qu'il juge «absurde». Toutefois, précise-t-il, il est inéluctable de trouver quelques noms de personnes décédées sur le registre électoral, parce que, tout d'abord, la liste des inscrits a été bouclée le 26 août dernier et jusqu'au jour du scrutin, certaines parmi elles sont décédées. Il n'y a jamais eu aucune preuve. On a déjà présenté les noms de ceux qui se trouvent sur le registre électoral, mais avec l'absence totale de leurs signatures». D'autant plus que les bureaux de vote ont enregistré la présence, le jour du scrutin, à hauteur de 95 %, des délégués des deux candidats et que les réserves formulées sur les P.V. de dépouillement n'ont pas dépassé les 2 %. « Cela dénote que l'opération électorale était saine et transparente comme l'a bien voulu l'Isie. Ce qui prouve l'inexactitude des histoires montées de toutes pièces». Riadh Bouhouchi, membre de l'Isie, a — projections à l'appui — confirmé qu'il s'agit là d'informations dénuées de tout fondement.