La centrale syndicale historique devra convaincre le jury L'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) décrochera-t-elle le Prix Nobel de la paix 2014 ? Pourquoi pas, puisqu'elle possède plein d'atouts selon ses membres et ses supporters. Le dossier de sa candidature a en tout cas été officiellement accepté le 13 avril dernier par le comité du prix à Oslo (Norvège). L'Ugtt disputera la prestigieuse distinction à 278 autres candidats dont 46 organisations. Soit une liste plus longue que celle de l'année dernière qui ne renfermait que 259 candidats. C'est au cours du mois d'octobre que l'heureux lauréat sera connu. Il recevra sa récompense lors d'une cérémonie officielle qui aura lieu à Oslo. Les candidatures sont actuellement examinées par un comité nommé par le Parlement norvégien et seules 199 parmi elles seront retenues puis soumises à une dure sélection qui ne retiendra que cinq noms seulement (ou plusieurs noms solidaires). En octobre, une ultime sélection désignera le vainqueur après un profond débat et un vote à huis clos. La candidature de l'Ugtt a été proposée en janvier dernier par quatre présidents d'universités tunisiennes (Tunis, La Manouba, Carthage et Jendouba), et ce, selon les conditions définies par les organisateurs du prix qui a été décerné pour la première fois en 1901 à Henry Dunant, fondateur de la Croix-Rouge internationale. Ces derniers exigent en effet que le candidat doit impérativement être proposé par des membres de structures législatives, des groupes d'universitaires spécialisés en droit, ou en sciences politiques, des magistrats spécialisés en droit international, d'anciens lauréats du prix... Les propositions doivent être bien argumentées et documentées. Celle concernant l'Ugtt s'est entre autres appuyée sur la «longue histoire de l'organisation dans la promotion du développement démocratique en Tunisie et sur sa capacité de mobilisation du peuple». Un choix parfois contesté Rappelons que le Prix Nobel de la paix récompense «la personnalité ou la communauté ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix». Il a été décerné à des personnalités-phares telles que Theodore Roosevelt (1906), Dag Hammarskjöld (1961), Martin Luther King (1964), Mère Théresa (1979), Nelson Mandela (1993), Yasser Arafat (1994), Kim Dae-Jung (2000), Muhammad Yunus (2006)... Plusieurs organisations ont, par ailleurs, été honorées par la prestigieuse récompense telles que le Bureau international permanent pour la paix (1910), le comité international de la Croix-Rouge (1917), le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (1954), le Fonds des Nations unies pour l'enfance-Unicef (1965)... Notons enfin que certaines attributions du Prix ont été fortement controversées, ce qui ne diminue en rien son importance morale et surtout financières qui s'élèverait à l'équivalent de près de deux millions de dinars.