L'activité des sociétés de leasing cotées en Bourse a connu, au cours des neuf premiers mois de cette année, une baisse de 0,8 MDT, soit 0,9% des produits nets de leasing La situation économique générale dans le pays a un impact direct sur les institutions de financement. Les entreprises opérant dans les secteurs de l'industrie, du tourisme et du transport, par exemple, ont besoin constamment de financement pour réaliser leurs projets et consolider leurs fonds propres. Au cas où leur situation est difficile, ces entreprises évitent de recourir aux crédits pour ne pas avoir à supporter de nouvelles charges. D'où la nécessité de stimuler les activités de ces entreprises par une amélioration du climat des affaires afin qu'elles puissent investir de nouveau en utilisant un volume de fonds répondant aux attentes. Les sociétés de leasing comme les banques sont en mesure de soutenir l'activité économique en mobilisant les fonds destinés aux entreprises économiques. Les sociétés de leasing cotées en Bourse — à savoir Tunisie Leasing, Arab Tunisian Lease, Attijari Leasing, Modern Leasing, Best Lease, El Wifack Leasing et Hannibal Lease — doivent maintenir leurs transactions à un niveau raisonnable pour éviter toute baisse des recettes ou une chute des chiffres d'affaires. Or, il s'est avéré que, durant les neuf premiers mois de cette année, la situation de ces institutions financières n'est pas tout à fait positive, ce qui suscite une réflexion profonde sur les raisons de cette chute des produits nets. Une chose est sûre, en tout cas : les grandes et moyennes entreprises font face à des problèmes financiers plus ou moins graves les empêchant de recourir à de nouveaux financements. Contrecarrer cette tendance baissière En effet, l'activité des sociétés de leasing cotées en Bourse a connu un certain recul au cours des neuf premiers mois de cette année dans la mesure où on a enregistré une baisse de 0,8 MDT, soit 0,9% des produits nets de leasing. La valeur est ainsi ramenée de 86 MDT fin septembre 2012 à 85,2 MDT fin septembre 2013. Certes, ces résultats ne sont pas définitifs car ils peuvent changer et se redresser au cours des prochains mois, mais la vigilance doit être de mise de la part de tous les intervenants dans les secteurs financier et économique en vue de contrecarrer cette tendance baissière et retrouver, dans les meilleurs délais, le rythme normal des activités. Par ailleurs, les charges générales d'exploitation ont augmenté de 3,7 MDT (11,6%) pour passer de 31,5 MDT à fin septembre 2012 à 35,1 MDT fin septembre 2013. A lui seul, ce résultat a eu des conséquences négatives sur le coefficient d'exploitation — déterminé par les charges d'exploitation rapportées aux produits nets de leasing — qui a progressé de 4,6 points de pourcentage contre un repli de 0,8 point de pourcentage, soit 41,2% contre 36,6% l'année dernière. Des mesures doivent également être prises en vue de diminuer un tant soit peu ces charges ou du moins les optimiser, même si certaines charges sont nécessaires pour la survie de ces sociétés et ne peuvent en aucun cas être abandonnées ou réduites. Les activités des sociétés de leasing ne constituent qu'un maillon de toute une chaîne qui doit travailler en symbiose dans le cadre d'un environnement stimulant, compétitif et réactif incluant les entreprises économiques, l'administration et les structures d'appui. Aussi, les approbations des sociétés de leasing ont-elles atteint 1.241 MDT au 30 septembre 2013 contre 1.294,9 MDT l'année précédente, ce qui correspond à une baisse de 53,9 MDT ou 4,2%. Pourtant, au 30 septembre 2012, on a enregistré une augmentation de 471,1 MDT (ou 57,2%). Cela prouve, si besoin est, que la situation au cours de l'année écoulée était bien meilleure que celle de l'année en cours au niveau des approbations au moins. La visibilité politique est certainement pour beaucoup dans un tel état de fait car les promoteurs ou les hommes d'affaires ont besoin d'un climat d'affaires incitatif pour pouvoir recourir aux institutions financières et investir. L'investissement est source de richesses et de création de postes d'emploi dans toutes les régions et notamment les régions prioritaires dont les habitants attendent encore des actions concrètes en matière d'emploi et d'amélioration des conditions de vie. Les entreprises privées ont une grande part à assumer dans cet investissement régional. Conjoncture nationale et internationale difficile Toujours au cours des neuf premiers mois de l'année en cours, les mises en force ont été de 979,1 MDT contre 990,1 MDT au 30 septembre 2012, soit un recul de 11 MDT (ou 1,1%). Cette baisse, même si elle paraît légère ou insignifiante, doit être prise au sérieux pour ne pas l'aggraver, surtout quand on sait qu' une hausse importante de 342,6 MDT (ou 52,9%) a été enregistrée par le passé. Cette chute est expliquée par la baisse concernant les secteurs de l'agriculture et de la pêche ainsi que celui des services et commerce respectivement de 23,9 MDT ou 21,3% et 34,3 MDT ou 6,3%. Ces secteurs contituent pourtant la colonne vertébrale de notre économie mais passent par une conjoncture nationale et internationale difficile ne leur permettant pas, parfois, d'assurer leurs équilibres financiers à cause de la chute des exportations. Concernant les créances classées, elles se sont élevées à 9,3% fin septembre 2013 contre 9,9% l'année précédente, ce qui représente une amélioration de 0,7 point de pourcentage. Ces mêmes créances représentent une hausse de 1 point de pourcentage par rapport à la diminution du rythme d'évolution des engagements classés, ce qui correspond à une progression de 1 MDT (ou 0,4%) contre 60,4 MDT ou 32,5%, en s'établissant à 247,5 MDT contre 246,5 MDT en 2012. De leur côté, les capitaux propres sont passés de 312,6 MDT au 30 septembre 2012 à 395,7 MDT à la même période de cette année, ce qui représente une hausse de 83,1 MDT ou (26,6%) contre 61,7 MDT (24,6%) une année auparavant. Cela constitue au moins un point positif dans ce tableau de bord caractérisé par un attentisme des entreprises privées ou une incapacité à solliciter des crédits pour lancer de nouveaux investissements en recourant aux société de leasing. Ces fonds propres cumulés peuvent servir pour les nouvelles demandes qui ne sauraient tarder une fois le climat des affaires amélioré et la visibilité politique devenue plus claire.