Dejan Stankovic est devenu le premier joueur à avoir représenté trois pays différents en Coupe du monde Avec un appétit décuplé par une saison bien remplie, Dejan Stankovic s'est préparé avec sérénité à entrer dans l'Histoire du football en devenant le premier joueur à disputer trois Coupes du monde sous trois tuniques différentes. Il n'avait pas encore 20 ans lorsque, en 1998, il avait contribué à faire de la Yougoslavie, huitième de finaliste, une des bonnes surprises du Mondial en France. Entré en jeu face à l'Iran lors du premier match de poules, Dejan Stankovic avait été titularisé lors des deux suivants (contre l'Allemagne et les Etats-Unis), avant de rester sur le banc face aux Pays-Bas en huitièmes (1-2). Sous la tunique de la Serbie-Monténégro... Huit ans plus tard, c'est sous la bannière de la Serbie-Monténégro que le joueur de l'Inter avait disputé la Coupe du monde 2006. Mais en Allemagne, la désillusion avait été grande, avec trois défaites en autant de rencontres du premier tour, face aux Pays-Bas (0-1), à l'Argentine (0-6) et à la Côte d'Ivoire (2-3). Séparée du Monténégro depuis juin 2006, la Serbie dispute donc en Afrique du Sud son premier Mondial. Avec toujours l'inusable Stankovic à la baguette. «Je suis content d'être le premier joueur à disputer trois Coupes du monde sous trois drapeaux différents. Mais c'est surtout un jour historique pour le football serbe. C'est une motivation supplémentaire», confiait l'intéréssé en conférence de presse: «Avec ce qu'on a montré dans les qualifications, l'objectif est de passer le premier tour. C'est possible, même si on a un groupe difficile». Cette fois-ci, pas question en effet de faire de la figuration. Le triplé réalisé avec l'Inter (Coupe d'Italie, Série A et Ligue des champions) et la qualification directe validée par la Serbie en octobre dernier (devant la France) ont donné faim au joueur formé à l'Etoile Rouge de Belgrade. «Avec ce qu'on a montré dans les qualifications, l'objectif est de passer le premier tour. C'est possible, même si on a un groupe difficile», a-t-il reconnu à quelques heures de défier le Ghana, une équipe qu'il juge «très physique, très rapide et avec beaucoup d'expérience». Pour sortir du groupe D, les hommes de Radomir Antic s'appuieront sur ce qui a fait leur force en qualifications : une défense de fer et une attaque efficace. «Nous sommes une équipe très dangereuse : nos relances sont très rapides, nous sommes compacts défensivement, rappelle Stankovic (88 sélections, 14 buts). Notre premier objectif est de bloquer le jeu et après, il faudra utiliser la moindre occasion pour punir leurs erreurs.» Douze ans après sa première phase finale, Dejan Stankovic connaît les recettes d'une Coupe du monde réussie. Pour lui, la première consiste à faire abstraction des éventuels bouleversements géopolitiques pour tracer sa route et marquer l'Histoire.