70 représentantes d'ONG et d'associations arabes se sont réunies à Tunis à l'occasion d'une rencontre régionale sur le thème de l'autonomisation économique et politique des femmes. Débats, ateliers et échange d'expériences. Les participantes sont venues d'Algérie, d'Irak, du Liban, du Maroc et de Palestine pour prendre part à une rencontre de quatre jours organisée par le Fonds des Nations unies pour l'égalité des sexes et le Centre de la femme arabe pour la formation et la recherche (Cawtar). Toutes sont actives dans des organismes bénéficiant d'une subvention du Fonds pour l'égalité des sexes, et vont avoir une formation assurée par le centre Cawtar à Tunis sur l'écriture de rapports narratifs et financiers et en management. L'évènement s'est ouvert lundi avec des tables rondes thématiques où des questions sur la femme et sa participation dans la vie politique et économique ont été abordées. Des associations tunisiennes, à l'instar d'Atlas, ont été invitées à participer à l'évènement pour se faire connaître, confronter les expériences et échanger les pratiques. Développement intégré Plusieurs parmi les programmes présentés par les associations sont axés sur le développement économique et social de la femme rurale. Au Maroc, par exemple, l'association Akhiam de développement social et économique mène un projet dans l'Imilchil, une bourgade située à 2.200 m d'altitude au cœur du Haut Atlas oriental, pour renforcer les capacités des femmes. D'après Jihad Yagoubi, assistante administrative et financière au sein d'Akhiam, les femmes n'ont pas conscience de l'intérêt d'être actives dans la sphère publique. Bien qu'il y ait au moins deux élues par commune, les femmes se contentent souvent de faire office de «décor». A travers des ateliers de sensibilisation, on leur apprend donc à s'affirmer, à défendre leurs droits et à jouer pleinement leur rôle de porte-parole. Actuellement, le projet est en phase de diagnostic. Des études écologiques et sociologiques sont en cours d'élaboration afin de pouvoir créer par la suite des activités génératrices de revenus viables et en phase avec les potentialités du milieu. La Société de protection de la nature au Liban mène, elle aussi, un projet intégré de développement durable en faveur de femmes marginalisées. Les localités concernées sont Hima Anjar, Kfar Zabad et Upper Akkar, connues pour leur intérêt écologique et où les habitants sont partie prenante dans la gestion et la conservation du milieu naturel. Grâce au programme de l'association, une trentaine de femmes de chaque localité bénéficient de formations à des métiers de l'artisanat, de cours de droit et de gestion de projets. On leur fournit des équipements, et les municipalités mettent à leur disposition des salles pour qu'elles puissent y mener leurs activités. Egalités des genres En Palestine, la priorité est plutôt axée sur les droits des femmes dans la Constitution. Il existe actuellement trois brouillons de Constitution mais aucun ne place les hommes et les femmes sur un pied d'égalité. Deux associations s'activent ensemble pour faire changer les choses. Il s'agit du Centre palestinien pour la paix et la démocratie (Cppd) et du Centre Al Qods pour les femmes. Des ateliers sont organisés tout au long de l'année 2013 pour sensibiliser les jeunes de 24 à 28 ans sur les droits des femmes. Plus tard, «ces futurs décideurs feront pression sur les politiques afin de consacrer l'égalité des genres», explique Hilda Issa, du Cppd. Dans une société où les femmes participent rarement à la prise de décision, changer les mentalités n'est pas chose facile, estime Hilda. Actuellement, 17% seulement des femmes ont un travail, principalement dans l'enseignement, la restauration et dans les garderies d'enfants.