Suite à la suspension des travaux de la commission de tri des candidatures en vertu d'un jugement prononcé mercredi dernier par le Tribunal administratif, la polémique reprend de plus belle. Sans compter que la classe politique s'est mise dans un véritable état d'alerte dans l'hypothèse d'un retard important dans l'application de l'échiquier électoral. Dans cet imbroglio juridico-politique, une lueur d'espoir se profile néanmoins. Une importante réunion se tient aujourd'hui à l'ANC et sera consacrée à la révision de la grille d'évaluation qui pose problème. «Au cours de cette réunion, souligne Fattoum Lassoued, constituante et membre de la commission, il sera décidé de reprendre les travaux de la commission de tri, à la lumière des observations soulevées par le Tribunal administratif. Ces observations concernent les révisions qui seront introduites sur la grille d'évaluation des candidats». Notre source estime que «cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre est sur le point de connaître son épilogue. Elle ajoute : «Nous sommes déterminés à faire en sorte que l'adoption d'une nouvelle grille d'évaluation ne prenne pas beaucoup de temps. Ce ne sera pas fait dans quarante-huit heures mais ça ne dépassera pas la semaine en cours. Notre volonté est de respecter les délais prescrits afin que l'Isie devienne fonctionnelle le plus tôt possible». Appel à la réactivation de l'ancienne Isie Du côté des associations spécialisées dans l'observation et le contrôle des opérations électorales, plus particulièrement l'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections (Atide), l'on est en face d'un autre son de cloche. L'Atide considère, en effet, qu'avec la décision du Tribunal administratif, le processus électoral risque de se trouver dans une impasse et que les élections tant attendues pourraient être renvoyées à d'autres mois encore, de telle sorte qu'elles ne se dérouleront pas avant fin 2013. Moëz Bouraoui, président d'Atide, confie qu'il est préférable «de réactiver l'ancienne Isie, à travers l'amendement de l'article 37 de la loi n° 23 du 20 décembre 2012 portant création de l'Isie (dont les candidats au conseil de direction sont encore en phase de sélection). Pour nous, c'est une solution juridique tributaire d'une volonté politique générale. Et dans tous les cas, notre proposition doit être entérinée par la Constituante à laquelle revient le dernier mot. Quant à la grille d'évaluation des candidatures, elle doit être indexée à la loi fondamentale portant création de l'Isie». Qu'attend l'Atide de la rencontre de concertation tenue, hier, entre les membres de la commission parlementaire de sélection des candidats et la première présidente du tribunal administratif ? «Selon les informations à ma disposition, souligne Moëz Bouraoui, la réunion d'hier n'a abouti à rien de concret et les discussions doivent se poursuivre aujourd'hui. Les experts auxquels a recouru le président de l'ANC soumettront, aujourd'hui, au Tribunal administratif leurs suggestions visant à réviser les critères d'évaluation. Le Tribunal administratif — doit exprimer son avis sur les propositions de manière à ce qu'elles ne fassent pas l'objet d'opposition de la part des candidats dont les dossiers ne seront pas acceptés». D'autre part, la Cour des comptes organise, demain à Tunis, une conférence de presse consacrée à la communication des résultats de son rapport portant sur le contrôle de l'Isie. Au cours de cette conférence, le premier président de la Cour des comptes procédera à la présentation des principales observations et recommandations auxquelles le contrôle a donné lieu. De son côté, l'Isie tiendra une rencontre de presse, vendredi prochain, au cours de laquelle elle jettera la lumière sur la mission de contrôle effectuée par la Cour des comptes et dont les résultats auront été divulgués la veille lors de la rencontre de presse prévue hier.