Le secrétaire général de Nida Tounès Taïeb Baccouche a affirmé, samedi, que son parti est fermement opposé au projet de loi pour la «protection de la révolution» soumis à l'Assemblée nationale constituante. «Nida Tounès rejette cette loi, sur le fond et sur la forme, parce qu'elle ne se base sur aucune légitimité légale, éthnique ou politique», a-t-il dit lors d'un meeting du parti à Sousse. M. Baccouche a appelé les partisans de son parti à «s'opposer avec ténacité à ce projet de loi», qui vise, a-t-il prévenu, à «occuper l'opinion publique et les médias avec des questions marginales, et à entraîner l'Assemblée constituante dans des conflits de nature à désintéresser les citoyens de l'action politique». S'agissant des événements «douloureux» de Siliana, Taïeb Baccouche a mis en garde la coalition au pouvoir contre «la poursuite de l'oppression sauvage de la population locale». Les accusations portées contre Nida Tounès de distribuer de l'argent à Siliana visent à «inciter au chaos et à minimiser le soulèvement populaire dans la région», a-t-il encore considéré. Commentant l'allocution du président de la République provisoire Moncef Marzouki, prononcé vendredi, M. Baccouche a estimé qu'il s'agit d'«un pas en avant» qui annonce «le retour de la conscience», et une confirmation de la justesse des propositions présentées par Nida Tounès sur l'impératif d'instaurer un consensus national dans le processus de transition démocratique. «Nous espérons que les propos du président de la République soient concrétisés rapidement par un remaniement ministériel ‘‘radical'' et par la formation d'un mini-gouvernement consensuel qui comporte des compétences indépendantes, notamment à la tête des ministères de souveraineté», a-t-il indiqué. Les dirigeants du parti Nida Tounès Lazhar Akermi, Mondher Belhaj Ali et Hédi Ghodhbani ont donné une conférence de presse au terme du meeting, au cours de laquelle ils ont notamment souligné que l'accusation portée contre Nidaa Tounès de distribuer de l'argent à Siliana pour fomenter la discorde et les tensions «ne tient pas». «Les protestataires contre la marginalisation se comptent par milliers à Siliana», ont-ils noté, rappelant que «les citoyens sont sortis dans la rue pour revendiquer leurs droits légitimes à un développement équitable et au limogeage du gouverneur».