Le contrôle du poste frontalier de Ras Jédir par les forces étatiques libyennes qui ont chassé les insurgés de Zouara, il y a trois jours, n'a pas duré longtemps. Postées du côté libyen, elles géraient bien la situation. Mais, lundi soir, elles ont été victimes d'une contre-attaque armée menée par une poignée de jeunes venus de la ville de Zouara, comme pour se venger. Les forces étatiques se sont alors retirées et ont cédé la place à ces rebelles. Et de nouveau, les altercations et les écarts de conduite ont repris de plus belle entre les passagers et ces insurgés. «Lundi vers midi, ils ont agressé un agent de l'ordre tunisien. C'est la raison pour laquelle nous avons fermé la frontière, dans les deux sens. Impossible de pouvoir collaborer avec des jeunes de ce genre», nous dit l'officier tunisien Issam Nagadh, posté à Ras Jédir. En apprenant la nouvelle, l'officier supérieur libyen Dhouib, de son poste à Tripoli, donne raison à nos forces de l'ordre. «Il s'agit d'un groupe de soulards, irresponsables et armés. Ils veulent semer la panique et la discorde entre les deux peuples frères. Nous avons reçu l'ordre du ministre de la Défense de ne pas tirer sur eux, de nous retirer et de leur céder la place, sans qu'il y ait effusion de sang. C'est un retrait tactique et la présence de ces ivrognes à ce point de passage ne durera pas longtemps ; ils seront chassés dans les prochaines heures», nous dit-il.