Les échauffourées et les altercations incessantes qui se produisent quotidiennement au poste frontalier de Ras Jédir ainsi que dans les villes libyennes limitrophes n'ont pas l'air de s'estomper. Elles vont plutôt crescendo. Elles sont à l'origine de pas mal de rumeurs et d'allégations qui risquent d'intoxiquer les bonnes relations qui ont toujours existé entre les deux peuples frères. Pour la énième fois, les incidents survenus mercredi et causés par une poignée de jeunes Libyens qui ont semé la panique sur la place en raison de leurs armes à feu, ont poussé les autorités tunisiennes, tout en gardant leur sang-froid, à fermer le point de passage vers notre territoire. Avisés, des membres du conseil de transition libyen ont regretté les actes perpétrés par leurs compatriotes et ont dépêché une délégation sur les lieux pour désamorcer la crise et réinstaller l'ordre, côté libyen, mais les insurgés postés en place ne se sont pas pliés à leurs ordres et ont continué à user de leurs armes à feu. Un délai a été donné à ces rebelles pour qu'ils quittent Ras Jédir, nous dit-on, et ils devraient être remplacés par des soldats. Simultanément, une commission formée de quelques sages originaires de la ville de Zouara s'est déplacée également à Ras Jédir. Ces personnes influentes et issues des tribus de la région ont tenu à présenter leurs excuses aux habitants de Ben Guerdane, victimes d'actes de violences perpétrés par des Libyens. Côté tunisien, les forces de sécurité exerçant à Ras Jédir ont tenu bon, cette fois. En effet, policiers, gendarmes, douaniers et Protection civile, soutenus par leursyndicat qui leur a rendu visite sur les lieux, ont signé une pétition dans laquelle ils revendiquent trois conditions pour la réouverture du poste de passage: — Que celui qui a commis l'acte d'agression de mercredi soit arrêté et jugé. — Que ces jeunes soient déplacés ailleurs et remplacés par les anciens agents qui avaient travaillé ici par le passé. — Que la zone soit débarrassée de ces armes lourdes, côté libyen. Dhaou MAATOUG