Jeudi 31 mars, les boxeurs de l'équipe nationale (soit 10 boxeurs et 4 boxeuses) ont refusé de s'entraîner en signe de protestation contre leur condition «misérable». Ils ont également décidé de s'adresser au ministère de la Jeunesse (le 1er avril) dans l'espoir de trouver une oreille pour les écouter, puisque le président de la fédération Dhaou Chamekh brille par son absence depuis le 14 janvier et ne communique que via son directeur technique Makram Grami qui tient trop à son poste pour pouvoir prendre position et défendre les pugilistes qui se battent, eux au moins, pour le drapeau tunisien. Certains dans le milieu voient déjà ce directeur technique comme le bâton du président de la fédération. Un directeur technique qui a plus servi son CV que la boxe et les boxeurs. Même s'ils tiennent à leur entraîneur Fethi Missaoui, les boxeurs et boxeuses expriment leur ras-le-bol face à une fédération qui n'a pas tenu ses promesses de leur accorder le droit à une prime mensuelle et une prime d'après compétition. Leur ras-le- bol aussi face à l'image d'un hyper-président qui traite tout le milieu de haut : staffs techniques comme athlètes. Tous solidaires, ils ont décidé de ne pas reprendre les entraînements avant que leurs demandes ne soient satisfaites, à savoir: 1- Avoir leurs primes pour le championnat d'Afrique et le championnat arabe (puisqu'ils sont à court même d'argent de poche) 2- Disposer d'équipement digne de ce nom puisqu'ils sont à court même d'espadrilles et de survêtements. Des survêtements et des tenues qu'ils se partagent avec les filles pour les compétitions internationales 3- Une prime mensuelle pour vivre de manière digne comme tous les athlètes. Ils ont eu bien du mal à nous l'avouer, mais ils n'ont pas le sou et ils continuent à recevoir des coups sur les rings mondiaux et des coups par les promesses non tenues. A cela s'ajoute la menace de «si tu ne ramènes pas de médaille, tu quittes l'équipe nationale» 4- Des stages réels et pas que dans le planning Voici ce qu'ils nous ont également révélé : • Durant les championnats arabes du Qatar, ils n'ont même pas eu d'argent de poche pour s'acheter de l'eau ou pour téléphoner à leurs familles alors que le directeur technique et le chef de la délégation rentraient avec des valises bourrées de cadeaux • Au Qatar, ils n'avaient même pas de belles tenues pour représenter la Tunisie • Les membres du bureau fédéral, ils ne les voient jamais sauf pendant les voyages • Le président de la fédération leur a dit au début «donnez-moi des résultats et je serai à la hauteur avec vous». Ils ont apporté des médailles et n'ont rien reçu. • Ils se demandent pourquoi la fédération est désertée et qu'il n'y a que que le directeur technique Makram Grami qui leur dit «dites-moi tout, je suis là». Avec rien au bout. • Les dossiers des boxeurs médaillés destinés à recevoir le grade d'animateur sportif n'ont même pas été transmis au ministère de tutelle. Devant Nessma, on leur a demandé de parler mais sans évoquer les problèmes. Ils ont refusé de se prêter au jeu. • Ils nous empêchent de faire parvenir nos voix au ministère et à la presse • Nous pratiquons un sport très dur. Personne ne connaît la douleur des coups et la souffrance qu'on supporte pour atteindre le poids parfait. D'où notre devoir de transmettre.