Le taux de croissance du PIB s'est élevé à 2,5% en glissement annuel par rapport au premier trimestre 2017 Zied Laâdhari : « La structure du PIB a été transformée. On se base désormais sur les services marchands, l'agriculture et les industries manufacturières. Auparavant, cette structure se basait sur les services non marchands dont le taux de croissance n'a pas dépassé les 4% durant la période 2011-2017 » Les chiffres du commerce extérieur montrent une réelle évolution des échanges commerciaux, avec un taux de couverture de 72,7% à fin avril 2018 et des exportations en hausse de 32,8% à prix courants Au premier trimestre 2018, le taux de croissance du PIB s'est élevé à 2,5% en glissement annuel par rapport au premier trimestre 2017, selon les chiffres annoncés par Zied Laâdhari, ministre de l'Investissement, du Développement et de la Coopération internationale, lors de la conférence de presse tenue hier à La Kasbah, et rendus publics par l'Institut national de la statistique (INS). Un chiffre qui reflète une reprise de la dynamique économique tant attendue, bien que dans les détails certains équilibres économiques et financiers ne soient pas encore bien établis. On enregistre une progression positive au niveau du secteur de l'agriculture et de la pêche de 11,9%, du secteur des services marchands de 3,3% et du secteur des industries manufacturières de 2,4%, alors que la croissance du secteur des industries non marchands est nettement faible de 0,2% et celle des industries non manufacturières a décru de 5,3%. M. Laâdhari a affirmé que cette performance s'est basée sur des moteurs de croissance productifs, à l'opposé de ce qui était enregistré auparavant, et qui n'a pas été enregistré depuis 2014. « La structure du PIB a été bien transformée. On se base désormais sur les services marchands, l'agriculture et les industries manufacturières. Auparavant, cette structure se basait sur les services non marchands dont le taux de croissance n'a pas dépassé les 4% durant la période 2011-2017 », a-t-il souligné. Il a indiqué que la croissance des industries manufacturières a été boostée par le secteur des industries agroalimentaires, soit +16,7%, essentiellement au niveau de la production de l'huile d'olive, enregistrant une évolution de 357%, soit 1.015 MDT. De même, le secteur des industries électriques et mécaniques a enregistré 5,3% d'augmentation au premier trimestre 2018, avec une amélioration notable de ses exportations de 23,6% à fin avril 2018 pour atteindre 5.931,8 MDT. Le secteur du textile et habillement a également enregistré une croissance de 0,2%. Il qui connaît depuis 2011 de grandes difficultés en relation avec le climat sécuritaire, le climat social, la baisse des commandes et la fermeture de plusieurs entreprises, connaît une évolution de ses exportations de 24,9%, durant les quatre premiers 2018, soit 2.987,4 MDT. Toutefois, d'autres secteurs ont enregistré une performance négative, à l'instar des industries chimiques, soit -23,9%, suite à la baisse de la production des dérivés du phosphate. Il s'agit aussi des industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre, enregistrant une baisse de 5,3%, qui explique par la régression de la demande interne pour ces produits tels que le ciment dont les ventes ont décru de 6%. Le tourisme s'améliore En ce qui concerne les services marchands, l'évolution est de +3,3%, avec une progression positive dans tous les secteurs y relevant tels que le commerce (1,1%), le transport (3%), les télécommunications (1,2%) et les services financiers (6,4%). M. Laâdhari note une reprise du secteur des services hôteliers, restaurants et cafés. Les revenus du secteur touristique ont ainsi augmenté de 30,8% à fin avril 2018 ainsi que le nombre de nuitées de 21%. Mais la tendance est à l'inverse pour les industries non manufacturières. Une baisse de 5,3% a été enregistrée en glissement annuel au premier trimestre 2018. Cette baisse est portée essentiellement par la régression au niveau du secteur des mines, soit -37,9%, suivi du bâtiment et travaux publics (-4,7%) et la production du pétrole et gaz naturel (-2,4%) alors que pour le secteur de l'électricité et du gaz, la tendance est positive à +2,8%. Le ministre a indiqué que la production quotidienne moyenne du pétrole brut s'est rétractée à 40 mille barils par jour contre 45 mille barils par jour à la même période de l'année précédente. Hausse des IDE Des indicateurs qui n'amoindrissent pas, selon M. Laâdhari, la tendance haussière de la croissance et doivent inciter davantage à booster le rythme de la production afin de mieux répondre aux besoins du développement économique et de l'emploi. Il a affirmé que les chiffres au niveau du commerce extérieur montrent aussi une réelle évolution des échanges commerciaux, avec un taux de couverture de 72,7% à fin avril 2018, et des exportations en hausse de 32,8% à prix courants. Il explique que les exportations des secteurs des industries mécaniques et électriques, du textile, habillement et cuir et chaussure ont nettement augmenté respectivement de 26,6% et 26,7%. Pour les investissements directs étrangers (IDE), l'évolution est de +27%, avec un pourcentage de 54,2% pour les industries manufacturières. Le ministre précise que l'augmentation des IDE est de 22,6% en dollars et de 18,4% en euros. Investissement : la liste négative publiée Lors de la conférence de presse, Zied Laâdhari, ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, a évoqué le décret gouvernemental concernant la liste exhaustive des activités économiques soumises à autorisations, fixées au nombre de 100. Ce décret, qui a été publié le 11 mai dernier, fixe huit secteurs concernés par ce qu'on appelle « la liste négative » tant attendue par les investisseurs. Il s'agit des ressources naturelles et des matériaux de construction, du transport terrestre, maritime et aérien, des banques, finances, assurances et marché financier, des industries dangereuses et polluantes, de la santé, de l'éducation, des télécommunications et de certaines activités commerciales et de services. Le ministre a indiqué que 27 activités ne sont plus soumises à autorisation et peuvent être remplacées par des cahiers des charges. En outre, il a été décidé de fixer le délai d'octroi de l'autorisation à 60 jours, au-delà duquel le silence de l'administration sera considéré comme une réponse positive. De même, le décret a fixé le délai maximum d'octroi des autorisations relatives au transfert de devises à l'étranger tel que stipulé dans l'article 9 de la loi sur l'investissement, équivaut à 90 jours de la date de soumission de la demande. On note aussi que l'intervention de l'Instance tunisienne de l'investissement dans le cas du silence de l'administration a été expliquée, sauf dans des cas exceptionnels. M. Laâdhari a affirmé que ce décret vient pour consacrer plus de transparence et plus de clarté pour les investisseurs et pour améliorer l'environnement des affaires en Tunisie. Il a ajouté que son ministère est en train de travailler sur l'amélioration du classement de la Tunisie dans le rapport Doing Business de la Banque mondiale. Elle est actuellement parmi les dix derniers du classement. L'objectif est d'être dans les 50 premiers à l'horizon 2020. M.O.