La Tunisie occupe la 115e place en matière de couverture en services bancaires et financiers sur un total de 145 pays selon le classement mondial Global Findex de l'année 2017. Le taux des personnes ayant des comptes d'argent mobiles en 2017 se limite à 2% seulement. Considérée comme un pilier dans l'inclusion sociale des populations pauvres et vulnérables, l'inclusion financière n'a pas encore atteint les taux souhaités. La microfinance a considérablement contribué à une amélioration du taux de l'inclusion financière, après la révolution. Toutefois, le taux de couverture des services financiers demeure encore faible, et ce, en dépit des opportunités offertes par les services financiers numériques. Les réflexions sur une nouvelle stratégie d'inclusion financière en Tunisie ont été entamées, il y a 2 ans, lors d'un atelier de réflexion sur le thème «Une meilleure inclusion financière», qui a été organisé en mai 2016, par le ministère des Finances. Certes, les efforts déployés pour une amélioration de l'inclusion financière se poursuivent, mais il y a encore du travail à faire pour atteindre un taux qui sied à la nouvelle donne économique et sociale. La numérisation à généraliser Le rapport Global Findex 2017 de la Banque mondiale sur l'inclusion financière révèle que le taux des adultes, ayant un compte bancaire — indicateur utilisé généralement pour évaluer le taux de pénétration des services financiers — ne dépasse pas les 37%, plaçant ainsi la Tunisie parmi les pays où les taux de couverture en services bancaires et financiers sont les plus faibles. En effet, avec ce taux, la Tunisie occupe la 115e place sur un total de 145 pays selon le classement mondial Global Findex de l'année 2017. Le taux des personnes, ayant des comptes d'argent mobiles en 2017, se limite à 2% seulement. Tandis que le nombre des adultes qui n'ont pas de comptes bancaires, s'élève à plus de 5 millions de personnes en 2017. Un nombre élevé qui dénote du travail colossal à faire pour améliorer le taux d'inclusion financière en Tunisie. Le rapport de la Banque mondiale sur l'inclusion financière évoque le potentiel des nouvelles technologies en matière d'inclusion financière. Des études, qui ont été réalisées à cet égard, ont démontré que la digitalisation des paiements contribue non seulement à une augmentation du taux de possession des comptes bancaires, mais elle permet, également, une augmentation au niveau de l'utilisation des services bancaires et des comptes, d'une manière générale. Les chiffres recensés en Tunisie dénotent un potentiel important d'inclusion financière moyennant la numérisation. Opportunités du paiement mobile En effet, selon le rapport Global Findex, le nombre des adultes qui n'ont pas de comptes bancaires mais qui possèdent des téléphones mobiles s'élève à environ 3 millions 500 mille. Ce qui illustre d'une manière claire les opportunités offertes à travers le paiement mobile pour une meilleure inclusion financière en Tunisie, notamment chez les jeunes. 5 % d'entre eux se déclarent comme étant des salariés du secteur privé et reçoivent leurs salaires à travers un paiement en espèces. Par ailleurs, 4% parmi eux affirment qu'ils ont reçu des paiements en espèces pour le commerce des produits agricoles. Le nombre des adultes qui épargnent informellement de l'argent et qui n'ont pas de comptes bancaires s'élève à 204 mille personnes. Le rapport de la Banque mondiale mentionne que plus de 3 millions de personnes en Tunisie payent leurs factures d'électricité en espèces, alors que 14 % parmi cette clientèle qui se montre réticente devant le paiement en ligne possèdent désormais des comptes bancaires et des téléphones portables. Un indicateur dont se servent les experts pour prospecter les opportunités d'une meilleure inclusion financière à travers les nouvelles technologies. Ainsi, les chiffres mentionnés dans le rapport mettent en lumière le rôle que pourraient jouer, non seulement la numérisation des divers services, mais aussi la continuelle digitalisation des transferts de l'argent, dans l'amélioration du taux de pénétration des services financiers. Egalement, ils valorisent l'infrastructure en télécommunication qui pourrait être mise au service de la gestion financière. Toutefois, le rapport précise que l'enjeu majeur dans cette transition est d'assurer un paiement en ligne sûr, transparent, plus économique, d'une manière générale, meilleur que le paiement en espèces. Il est notoire que la Poste tunisienne s'érige comme principal acteur d'inclusion financière en Tunisie, de surcroît de proximité, mais il y a encore du chemin à faire pour ancrer la culture d'un paiement en ligne.