Les parents accompagneront aujourd'hui leurs enfants à leurs établissements pour exprimer leur colère face au différend opposant le ministère de l'Education aux syndicalistes du secondaire L'Association tunisienne des parents et des élèves (Atupe) a appelé hier, dans un communiqué, tous les parents à se mobiliser et à accompagner leurs enfants à leurs collèges et lycées le mardi 17 avril 2018 à partir de 8h du matin pour manifester leur mécontentement et leur colère au cas où la Fédération de l'enseignement secondaire relevant de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) maintiendrait sa décision d'observer, à partir de cette date, une grève ouverte et d'interrompre les cours. L'association appelle également les parents à s'impliquer davantage pour sauver l'école publique qui agonise, selon le communiqué signé par le président de l'association Ridha Zahrouni. D'après la même source, l'association informe l'opinion publique qu'elle compte poursuivre en justice tous ceux qui ont causé la perturbation des cours et qui sont à l'origine des préjudices subis à cause de la privation des élèves de leurs droits à une éducation stable et de qualité, et ce, conformément au statut de l'Association et des dispositions de la Constitution tunisienne, de la Déclaration universelle des droits de l'Homme et de la Convention internationale des Droits de l'Enfant. L'Association tunisienne des parents d'élèves exprime ses vives appréhensions de la façon dont les acteurs concernés traitent la crise que vit l'école depuis des mois et à plusieurs reprises. «Une situation caractérisée par la prise en otage de nos enfants et de leurs parents et de la société tout entière une fois de plus, dans un conflit qui ne les concerne ni de près ni de loin alors que nous sommes à peu de semaines des examens de la fin de l'année notamment le baccalauréat et la fin de la phase des études préparatoires (la neuvième)», ajoute le communiqué. L'Association se dit consternée devant la poursuite de l'inaction non expliquée des garants des droits de l'enfant en Tunisie et des décideurs ainsi que de l'indifférence des parties influentes. «Une situation que l'Association considère catastrophique compte tenu de ses conséquences graves sur le moral de nos enfants et de leurs parents, sur les résultats scolaires et sur l'intérêt national et qui, contrairement à ce qui est affirmé, est loin de servir la cause de l'école publique, de plus en plus désertée par les familles et la société tunisienne», souligne l'association. D'autre part, la décision du syndicat de l'enseignement secondaire relative à la suspension des cours à partir du mardi 17 avril est une escalade sans précédent, estime l'Association nationale des parents et des éducateurs (Anpe) dans un communiqué rendu public hier. L'Association rappelle que la suspension des cours est considérée selon la loi une infraction et une entrave au bon fonctionnement du service public et doit engendrer nécessairement une suspension des salaires conformément à la règle du travail accompli d'après le code de la comptabilité publique. L'Anpe appelle, à ce propos, la présidence du gouvernement, le ministère de l'Education et l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) à assumer leurs responsabilités face aux répercussions néfastes de cette décision qui ne fait, insiste la même source, que provoquer un sentiment de déception et de désespoir chez les élèves et de désarroi chez les parents. L'Association sollicite, par la même occasion, les enseignants à faire preuve de responsabilité et de sagesse et à prendre en considération l'intérêt national, selon la même source.