Le sommeil est un phénomène naturel, soit, mais certains gestes et activités quotidiens le perturbent grandement. L'usage des smartphones et des tablettes électroniques juste avant d'aller se coucher ou une fois au lit, constitue, à n'en point douter, une source nuisible à la qualité du sommeil. Le tunisien est devenu féru de nouvelles technologies, d'accès libre à l'information, de vidéos et de jeux téléchargeables, au point qu'il en oublie de bien dormir. C'est qu'avec l'abondance des supports électroniques allant de la télévision à l'écran plasmique, ou LED, d'ordinateurs, de laptops, de tablettes, de montres connectées, l'on peut dire qu'il est devenu inévitable pour tous d'utiliser un de ces gadgets avant d'aller se coucher. Presque inconsciemment. Lumière bleue, un poison nocturne Difficultés à s'endormir, sommeil fragile et agité, éveils fréquents, les troubles mineurs et majeurs du sommeil trouveraient leur source dans nos vies en numérique, dont la lumière bleue est à l'origine. Selon la définition primaire, celle-ci «constitue une partie du spectre de la lumière visible. Le soleil émet naturellement de la lumière bleue. Tout comme certaines sources lumineuses artificielles que sont les LED et, d'une manière générale, les écrans de nos smartphones, ordinateurs et téléviseurs». Ce qui prouve, manifestement, que lumière bleue et petite technologie sont indissociables l'une de l'autre. Travailler sur un outil informatique toute la journée au bureau ou à domicile, surfer sur internet et naviguer, au fil des jours, sur les réseaux sociaux quand on peut le faire, par nécessité ou simple besoin de s'évader, cela se comprend. Mais il arrive un moment où il faut savoir dire stop pour ne pas s'éterniser sur de telles occupations, nocives à long terme. Selon un magazine électronique en ligne, on apprend qu'une « étude américaine de l'Institut polytechnique Rensselaer dans l'Etat de New York a démontré que passer du temps sur sa tablette avant d'aller au lit pouvait jouer un rôle dans les troubles du sommeil. L'équipe de chercheurs a analysé le taux de mélatonine produit par treize étudiants après deux heures d'utilisation de tablette, entre 23h00 et 1h00 du matin. Dite aussi l'«hormone du sommeil», la mélatonine régule le rythme chronobiologique, elle est synthétisée la nuit. Le taux augmente en soirée, elle indique au corps qu'il va bientôt entrer en période de sommeil. Les treize étudiants n'ont présenté qu'un faible taux, voire un taux nul de mélatonine. L'hormone est particulièrement sensible à la lumière. Elle n'est pas produite en journée et sa production commence quand il fait plus sombre». La lumière bleue diffusée par les tablettes, mais également présente dans la lumière du soleil, est alors pointée du doigt. Un diagnostic des possibilités de résorption de cette lumière s'impose pour connaître les variations de lumière chaude à froide, à opérer, par le réglage de l'éclairage et des couleurs. Chasser la lumière bleue de son écran Les températures de couleur supérieures à 3.500 K (kelvin, unité de température de couleur) sont néfastes au sommeil. Un premier conseil pourrait alors être de bien régler l'intensité de son écran. Trois facteurs sont à prendre en considération : la proximité de l'œil, l'intensité et la tonalité de la lumière de l'écran. Second conseil : il faut placer l'écran à une distance raisonnable des yeux. Pour la tonalité, il ne reste plus qu'aux concepteurs de proposer des écrans moins bleus pour les lectures du soir. Cependant, il reste une alternative de taille. Celle qui consiste à installer une application qui résorbe, à travers un filtre, considérablement les effets de la lumière bleue. On en trouve des dizaines, sur les pages de vente en ligne dédiées aux applications mobiles qui permettent de naviguer sur son téléphone sans mettre en danger son sommeil ou nuire à ses yeux. Les températures de couleur très élevées (plus de 5.000 K) donnent de l'énergie et les températures de couleur faibles (2.700-3.000 K) aident à s'endormir. La lumière bleue fait partie des couleurs élevées. On peut alors aiguiser ses choix en fonction des moments de la journée, généralement le soir ou la nuit, grâce à des modélisations préréglées qui cassent la lumière bleue. Certains prétexteront qu'il suffit de modifier l'intensité de la luminosité de ses écrans, ce qui est une bonne chose pour atténuer les effets nocifs de la lumière bleue sur les yeux, mais pas sur le sommeil. De plus, diminuer, banalement, la luminosité d'écran n'est pas pratique et rend inconfortable la lecture ou le visionnage de vidéos et photos sur son appareil mobile. Le filtre de la lumière bleue devient, alors, indispensable, sauf si l'on ne se préoccupe que peu de ses yeux et de son sommeil. La modération, mère conseillère D'une manière générale, les spécialistes prônent la modération en ce qui concerne tous les appareils numériques : tablettes, ordinateurs, téléviseurs, téléphones portables. Il serait de bon ton de laisser tomber ces appareils, nocifs la nuit, et se consacrer au repos et au sommeil. Car, ils seraient tous plutôt inadaptés à une soirée calme et propice à l'endormissement, chacun pour des raisons différentes. De surcroît, plusieurs études tendent à montrer qu'une exposition prolongée à la lumière bleue est un facteur de risque de dégénérescence maculaire liée à l'âge (Dmla). Il existerait, aujourd'hui, des lunettes équipées de verres de photoprotection sélective dont le rôle est de filtrer la lumière bleue pour protéger les yeux. De quoi atténuer ses effets pour garantir un bon sommeil.