Le Club Africain a un problème de mental. Le manque d'abnégation du groupe est criant. Il faut travailler ce volet pour améliorer le rendu de son équipe et effacer les stigmates du passé. Le CA n'arrive plus à s'exprimer loin de Radès. A Alger, les joueurs ont semblé fébriles et même déboussolés tantôt. La faute à une entame de match déplorable des joueurs, étouffés par le pressing des locaux. Un constat qui a même obligé Marco Simone à bondir de son banc pour réajuster le placement de certains. Mais voilà, le CA a encore perdu, battu pour la troisième fois en quelques jours ! Pourtant, le MCA est loin d'être une citadelle imprenable. Il était à la portée. Mais le CA n'y pas cru, faute de détermination. En clair, encore une fois, le CA n'a pas été à la hauteur. Dès le coup d'envoi, il s'est rapidement retrouvé dans la lessiveuse des Algériens, l'attaquant Hicham Naccache imposant une énorme agressivité d'entrée, matérialisée par un but à la 9'. En face, les seules répliques, timides, pour le CA, se sont alors résumées à une succession de balles arrêtées, exécutées sans grande conviction. Une fois encore, le CA a mordu la poussière. Une fois de trop, le onze du coach lombard a été chambardé. Seïf Tka et Opoku (le meilleur joueur du CA) dans l'axe, Abdi et Agrebi sur les flancs, Dkhilali, Khlil et Ben Yahia au milieu, Hadded, Chenihi et Saber Khelifa devant. Une orientation en 4-3-3 à laquelle il manquait un régisseur, un temporisateur ayant la clairvoyance de Darragi. Il faut dire qu'en termes d'alternatives, les titulaires d'hier ciraient le banc cette fois-ci. Sauf que si l'on se demande pourquoi le gardien Charfi n'a pas encore pris du galon, la question est aussi valable pour les tauliers de la défense. Pourquoi avoir choisi Tka au détriment de Ifa et Jaziri? Pourquoi le choix de Hamza Agrebi au détriment de Belkhither ? Mis à part ces joueurs, les Kchok, Zemzemi, Khefifi et Aounallah sont à leur place sur le banc... Bref, le CA a peiné en Algérie face au Mouloudia, un adversaire qui évolué en 4-2-3-1, un plan qui permet une occupation rationnelle des espaces-clés du terrain. Il y a eu certes ce penalty non décrété pour le CA, mais sur le but des locaux, il n'y avait pas d'hors-jeu. Globalement, le CA s'est trop limité à défendre. Ce qui ne l'a pas empêché de rater trois occasions nettes de marquer. D'ailleurs, volet statistiques, l'on compte un seul tir pour le MCA contre six pour le CA! Chapitre individualités, pour son retour dans le onze type, Ahmed Khlil a bien tenté, à plusieurs reprises, de trouver Khelifa dans la profondeur. Mais ni Chenihi ni encore Hadded n'ont su convertir les offrandes. Pompiers pyromanes ! Au retour des vestiaires, où les murs ont dû trembler, côté visiteurs, les Clubistes se sont attelés à ne pas traîner pour redonner de l'air à l'équipe. Mais ni les percées ni les débordements n'ont trouvé preneur. En face, sans vraiment dérouler, le MCA a bien joué le coup. D'ailleurs, même s'il semble encore frêle, le portier Atef Dkhili n'est pas à pointer du doigt comme le maillon faible du CA. Ce serait faire injure à ce dernier de l'accabler tant le portier du CA a multiplié les interventions pour retarder l'échéance. Pas facile, en effet, de garder ses filets inviolés avec une défense trop statique. Un style qu'il va falloir abandonner au plus vite, alors que se profile la manche retour dans quelques jours avec l'obligation de résultats qui va avec...Voilà pour la physionomie générale du CA. Un Club Africain qui s'exporte mal encore une fois. Il faut admettre que le CA fait toujours pâle figure à l'extérieur. Tentative d'explications : Primo, en déplacement, quand le CA subit généralement, la défense centrale n'a quasiment jamais été au niveau. En clair, si les manquements dans ce secteur se voient moins à la maison, ils sautent aux yeux en déplacement. La charnière, à titre d'exemple, évolue trop bas pour pouvoir impulser au bloc équipe un pressing contraignant à l'adversaire. Autre grosse défaillance à pointer du doigt, les mauvaises relances répétitives avec des premiers ballons trop souvent rendus. Secundo, le CA a un problème de mental. Ce n'est pas un problème de motivation. Les puristes le reconnaissent. Il faut créer les conditions pour, d'entrée, être à fond. Car le manque d'abnégation du groupe est criant. Un problème qui trotterait dans l'esprit des joueurs, et qui n'est toujours pas réglé. Il faut travailler ce volet pour améliorer le rendu de son équipe. Car jusque-là, le CA n'y arrive pas ou plus, preuve que, dans ce domaine, les Clubistes n'ont pas vraiment avancé. Après un été mouvementé, le CA peine à décoller. Pouvait-il faire mieux ? Le contraste est difficile. Les concurrents, d'un côté, surfent littéralement sur le bonheur, après un recrutement estival conséquent et une pré-saison réussie de bout en bout. Le CA de l'autre côté, a vécu un été « meurtrier », une préparation compliquée, après avoir achevé une saison elle aussi difficile. Il y a eu la rupture rocambolesque avec Farouk Ben Mustapha, l'arrivée inattendue de Marco Simone, le départ de Samir Sellimi, le limogeage de Chiheb Ellili, « l'intérim » assuré au sein de la direction sportive par Wajdi Essid...Depuis, les déclarations qui fusent ça et là n'ont pas manqué d'attiser le feu, alors que leurs instigateurs devraient enfiler l'habit de pompier plutôt que de jouer au pyromane de service !