Bloc bas et choix du bétonnage ? Ou pressing, anticipation et reconversion éclair? Kais Yâakoubi doit tout d'abord penser à garantir avant de séduire Quel plan de jeu clubiste face à l'EST? Une configuration classique ou une orientation plus audacieuse ? Avant de penser à réciter son football, le CA aurait besoin d'abord de maintenir la densité du bloc-équipe et ne pas laisser trop de champ devant. Le pressing de zone, cette arme utilisée pour contrecarrer les bons tripoteurs de ballon (tels que Bguir, Ferjani, Moncer & Co) doit forcément être adaptée aux profils d'en face. Car le CA ne peut s'exprimer s'il n'arrive pas à sécuriser ses rideaux et maintenir son adversaire à bonne distance. Plus gênant encore, en termes de possession, le CA panique dès qu'il a le ballon. Nous l'avons noté devant le SG. Face à des lignes bien en place, l'équipe a du mal à s'adapter et à imposer son rythme et tempo. Le onze clubiste a beau utiliser la profondeur parfois, il manquait de justesse pour exploiter les ballons dans le dos des arrières adverses. Ces besoins d'appels et de profondeur n'ont pas jusque-là été payants. Le problème est que l'équipe ne se montre pas dangereuse sur la durée face à un adversaire qui lui demandait d'en faire plus pour être déstabilisé. Plus de justesse technique, mais surtout plus de courses, plus d'appels... Bref, plus d'intensité ! On en revient ainsi à ce fameux terme qui accompagne le début de saison des Clubistes. Car lorsque l'adversaire est en place, le CA est aussi pénalisé par le manque d'implication des défenseurs dans le processus de construction. Haddedi, Agrebi, Tka, Ifa et même Belkhiter ne prennent que très rarement la main dans ce secteur, préférant s'effacer au profit des milieux de terrain. Lorsque celui-ci est composé de chevilles ouvrières , cela peut se comprendre. Pourtant, cela oblige ces derniers (les Ghandri, Khlil, Ben Yahia ou Ouedherfi) à rester très bas, souvent hors du bloc adverse, pour donner le tempo et lancer les offensives. Résultat, ça enlève des solutions susceptibles de se proposer entre les lignes, et cela provoque une dépendance accrue envers les joueurs présents dans ces zones-clés, Khelifa et Chenihi en particulier. Et quand ces derniers ne sont pas au niveau comme Seif Jaziri et l'énigmatique Besson, construire devient forcément plus compliqué, encore plus lorsque l'avant-centre ne s'insère plus dans ce jeu-là. Besoin de tonicité Seul (petit) rayon de soleil ces derniers temps, le jeune Srarfi progresse volet placement en se positionnant parfois dans la zone du milieu et de temps à autre en décrochant. Il apporte de la fraîcheur à un ensemble émoussé et en besoin évident de tonicité. Il ne faut surtout pas l'oublier, sans toutefois invoquer la fatalité. Face à l'Espérance, récemment, en finale de la Coupe de Tunisie, le CA a réalisé l'une de ses pires prestations de la dernière décennie ! En termes de production offensive et de justesse dans le jeu, il n'y avait qu'une seule équipe sur le terrain. Ce CA-là avait une nouvelle fois déçu en termes de contenu, et au-delà du résultat. Face aux assauts d'en face, il n'avait même pas son courage à opposer! La leçon doit forcément être retenue. Bloc bas et choix du bétonnage? Ou pressing, anticipation et reconversion éclair? Kais Yâakoubi doit tout d'abord penser à garantir avant de séduire. Parce qu'il est hors de question de prendre une nouvelle valise à Radès. Le CA a besoin d'un résultat encourageant pour partir sur de bonnes bases. Face à un jeu de possession gargantuesque de l'Espérance, la communication d'apparence acide entre les récupérateurs doit forcément passer au mieux. C'est la condition pour redonner de la fluidité au jeu clubiste. Un CA forcé d'ailleurs par cette même Espérance à se retrancher et à éviter la «confrontation» il y a peu. Des faits de jeu suffisants pour inciter Kais Yâakoubi à redistribuer les cartes aujourd'hui!