Le championnat n'a pas l'air de réserver de belles surprises : compétition faible, disparité dans les forces, violence et arbitres peu autoritaires, nous abordons ce championnat avec les mêmes soucis. L'été a été animé pour tous les clubs tunisiens. Ceux qui avaient des problèmes financiers, et il y en a beaucoup dans notre championnat, et des problèmes de direction, ont passé un été chargé et mouvementé. A la recherche d'un président, comme l'ESZ, ou d'argent pour entamer la préparation comme l'USBG ou la JSK, ces clubs se trouvent à une semaine du coup d'envoi du championnat dans l'étape de la remise en forme. Quand ou ne fait pas une bonne préparation en juillet et que les tensions de l'entourage de la première équipe gagnent tout le monde, c'est bien difficile de faire un bon démarrage. Pour parler du championnat qui va commencer, on ne peut pas ne pas parler de la fragilité de la préparation d'au moins 10 des clubs inscrits sur la ligne de départ. De quel championnat parle-t-on quand on a des clubs qui cherchent un président ou un entraîneur, et qui ne parviennent pas à engager le moindre joueur faute d'argent ? De quel championnat parle-t-on avec un écart impressionnant entre l'EST et l'ESS, qui ont mis le paquet tôt pour bien préparer leur saison, et d'autres clubs concurrents comme le CA, qui traînent encore les crises et les mauvais choix ? L'exercice 2017-2018 va commencer, mais rien ne prévoit une amélioration ou un changement radical. Ce sont les mêmes lacunes, les mêmes frayeurs qui pèsent dans chaque intersaison. Et cela devrait être le même scénario en haut et probablement en bas du tableau. Ne rêvons pas, rien ne donne envie de rêver ou d'espérer un léger mieux. Y a-t-il un adversaire à l'EST ? Cette saison, et à la lumière de la préparation et du degré de forme, l'EST semble prendre le large sur tous ses adversaires classiques. Après le sacre arabe (qui ne cache pas en fait les carences et les insuffisances dans le jeu) et le rythme élevé sur lequel a joué l'équipe, les équipiers de Sassi sont très loin de leurs adversaires sur tous les plans. Avec un état de forme pareil et surtout cette «puissance» collective et ce rythme, l'EST partira en championnat avec des jambes plus solides que les autres qui n'ont pas eu de compétition dans les jambes. Fatigue? Avec un effectif pareil et des recrutements ciblés, il n'y a pas d'excuses pour Benzarti qui n'arrive pas à convaincre. Qui peut faire le concurent sérieux à l'EST? Sur le papier, on a le trio classique ESS, CA et CSS, mais pratiquement c'est l'ESS qui paraît la plus solide. Effectif, stabilité, les Etoilés sont les mieux nantis. Pour le CA, la présence de Slim Riahi est une source de graves problèmes et malgré le calme qui prévaut, les moyens et les choix de joueurs forts, ne sont pas du tout rassurants. Pour le CSS, c'est un projet d'équipe d'avenir qui promet. Les Amdouni, Chaouat, Amamou, Ben Ali, Dagdoug, pétris de qualités techniques, ont encore besoin d'années de compétition et d'astuces pour pouvoir gagner les titres. Un championnat à sens unique dès le début? C'est ce qu'on ne souhaite pas du tout. Tous pour le maintien Les «outsiders» du championnat qui savent que le titre n'est pas leur affaire, ce qui les motive pour la nouvelle saison est un bon classement qui permet de jouer la coupe de la CAF (si le détenteur de la coupe est classé 3e) ou la coupe arabe. Dans ce contingent de clubs qui ne devrait pas vivre le cauchemar de lutter contre la relégation, on peut trouver l'ESMétlaoui par exemple, ou bien le S. Gabésien qui a un bon effectif. Pour les autres clubs, c'est toujours la même interrogation : ont-ils le souffle, les joueurs et le bon encadrement pour éviter les dernières places? Une équipe comme l'USBG, frappée par les problèmes internes, va-t-elle rééditer le scénario de la saison dernière? Parlons aussi du ST qui fait son retour en Ligue1 et qui s'est bien renforcé. L'équipe de Kouki a de fortes chances pour réussir sa saison. Quant à la JSK, c'est une équipe qui ne vit pas des moments rassurants avec un comité directeur déjà divisé et des moyens précaires. Les résultats de ceux qui vont jouer pour le maintien, c'est le terrain qui le dira. Mais le championnat, c'est aussi un système qui a perdu de sa crédibilité au fil des années. Arbitres à faible personnalité et dont bon nombre ont faussé des résultats (des indices même de mauvaise foi), une violence qui a envahi tous les terrains, des dirigeants-délinquants qui se baladent sans aucun souci des terrains peu praticables, une logistique faible, une sécurité précaire sur certains stades, des médias subjectifs, public de plus en plus fanatique, mais peut-on rêver que cela puisse disparaître ou au moins s'atténuer?