C'est l'affiche qu'on attendait le moins. Ceux qui ont parié sur un derby tunisois ont oublié que la coupe est quelque chose de spécial Le CA et l'USBG se donnent rendez-vous pour une finale inédite, mais qui va être passionnante. C'est une affiche qu'on n'attendait pas, tout le monde presque disait que la finale 2017 allait être un «remake» de celle de 2016 entre le CA et l'EST. Le derby tunisois (le 6e en 10 mois entre coupe et championnat), tout le monde l'attendait et surtout du côté du public des deux clubs spécialistes de la coupe. La victoire aux tirs au but de l'USBG était une surprise du chef, tellement les pronostics étaient en faveur d'une EST au summum de son art après avoir gagné le titre de champion. Une chose est sûre, ceux qui attendaient un CA-EST en finale se sont trompés pour une simple raison : l'épreuve de la coupe reste imprévisible. On ne peut pas pronostiquer comme on ne peut pas parler d'un favori sur toute la ligne. Ce raisonnement de favori ne tient pas en coupe, même si sur le papier l'écart peut être grand. Le contraire est un non-sens. Or, on est habitué depuis des années et avec l'avancée terrible de l'EST et de l'ESS, du CA et du CSS (à degrés différents) à raisonner «championnat» pour des matches de coupe. Et c'est faux. Et ça prouve également que le niveau de la compétition est faible. Il n'y a pas des clubs qui ont les moyens de croire en leurs chances et qui se spécialisent en coupe. On a les souvenirs de clubs divisionnaires et de clubs qui jouent pour le maintien et qui, en coupe, se montrent intraitables et posent d'énormes problèmes à des adversaires plus forts. Sur un seul match, tout est possible. C'est le raisonnement de la coupe. Autrement, c'est une déformation qui dénature la coupe. Une finale CA-USBG, ou même une finale CSHL-USBG sont conformes à l'esprit de la coupe. L'USBG a du mérite Du côté de l'EST, on digère mal l'élimination face à l'USBG. C'est vrai que le match a été usant et électrique, et que les interruptions furent nombreuses, mais peut-on ôter le mérite de l'USBG qui a joué avec ses moyens et qui a cru en ses chances jusqu'au bout ? Arrêtons ce massacre médiatique envers Ben Guerdane. Qui a dit aux joueurs de l'EST de rater 5 buts tout faits? Peut-on reprocher aux joueurs de Ben Guerdane la facilité et la saturation de leurs adversaires? C'est ça le charme de la coupe. L'USBG, une équipe qui n'a pas beaucoup de moyens, qui a des joueurs solidaires, mais qui ne sont pas impressionnants. Ils ont profité de la légèreté de leur adversaire qui a crié victoire un peu trop tôt, qui a mal négocié les occasions faciles qui se sont présentées. Bref, l'USBG a donné du charme à cette épreuve de coupe. Surprise, oui, mais en coupe, c'est la loi de celui qui gagne sur un seul match. Le CA en favori ? En coupe et en finale, on ne peut parler de club favori. Même pour cette affiche CA-USBG où les Clubistes partent avec l'avantage de l'histoire, de l'expérience et de l'envie. Le CA sera dans l'obligation de l'emporter vis-à-vis de son public qui ne peut lui pardonner un autre faux pas. Tellement ce CA a raté ses courses en championnat et en coupe depuis trois ans. C'est une pression «cachée» qui ne peut être oubliée ou ignorée par Chiheb Ellili. Nous restons persuadés que c'est un match spécial qui n'a pas de règles préétablies. Les joueurs du CA joueront ce match dans la peau de favoris qu'ils veuillent ou pas. Leur entourage, leur public, les médias en ont décidé aussi. Psychologiquement, il faut admettre que le CA aura une grande motivation pour sauver sa saison. Il ne joue pas l'EST face à laquelle il a de mauvaises statistiques, et c'est déjà quelque chose qui va l'aider un peu pour bien aborder cette finale. Y a-t-il quelque chose qui puisse empêcher Khelil et ses équipiers de passer à un palier de consécration et d'en terminer avec cette succession d'échecs? Tout se jouera dans la tête des joueurs du CA en cette finale ouverte mais où ils seront soumis à plus de pression. Encore une fois, c'est une épreuve spéciale qui n'obéit à aucune règle.