Nabil Maâloul est un technicien qui a de l'ambition. Voilà pourquoi on peut avancer qu'il fera mieux que Kasperczak. Non pas seulement question palmarès, mais surtout esprit de conquête. Le faux suspense a pris fin. Le team Tunisie a divorcé avec son entraîneur Kasperczak. Une étape préalable à des fiançailles attendues avec l'ancien sélectionneur Nabil Maâloul, de retour sur le devant de la scène après deux passages au sein de l'équipe nationale, l'un en tant que second, et l'autre en tant que head-coach national. Avant d'aborder le retour de Maâloul, que retiendra-t-on du passage de Kasperczak dans nos contrées ? Aucun trophée, une polémique et des échecs en récurrents qui lui ont coûté son poste. L'exemple le plus frappant aura été cette gestion discutable de l'ambiance au sein du groupe avec deux joueurs qui ont évolué côte à côte, alors qu'ils étaient à froid. Et, un Khazri qui n'aura même pas daigner saluer son coach au moment de son remplacement. Bref, en interne, il y avait un déficit d'autorité et de solidarité. Outre son échec le plus retentissant face au Burkina Faso en quart de finale de la CAN, en amical face au Cameroun et contre le Maroc, il a échoué lamentablement. La faute à une composition d'équipe inédite, même si comme on dit, les absents ont toujours torts ! Des Tunisiens désorientés, incapables de se procurer la moindre occasion digne de ce nom. Eh oui, les joueurs sont responsables quand on gagne, l'entraîneur l'est quand on perd, même si le naufrage n'est pas absolu. Puis, la séparation même poussive est intervenue. L'on ne sait pas avec exactitude le montant de ses indemnités de départ. Mais l'on sait que forcément, Kasperczak va gagner au Loto grâce à la perte de son job. L'indemnité aura de quoi faire tousser dans le milieu, car son contrat est en béton. On parle même d'indemnités qui doivent représenter le chiffre d'affaires de pas mal de clubs amateurs du pays. Une nouvelle ère s'ouvre au sein du team Tunisie. Enfin, les nôtres vont renouer avec un coaching qui s'annonce de haut niveau. A la fin, il faut bien dire la vérité : Kasperczak, c'était le coaching pas toujours payant, même si parfois le passé éclaire le présent avec cette épopée en CAN 1996 (finale perdue face au pays hôte, les «Bafana Bafana»). Même volet communication, il prenait souvent le contre-pied de la majorité. Atteindre les quarts de finale de la CAN, c'était mission accomplie pour lui. Mais pour les puristes, ce n'était qu'ordinaire. D'où le malentendu. Et la chute ! Pourquoi dire cela aussi vite, et alors même que l'on vient à peine d'annoncer la venue officielle du successeur du Polonais ? Parce que nous connaissons Nabil Maâloul dont le discours et la méthode tranche avec celle de son prédécesseur. Maâloul, le roi de la punch line, ce qui promet, par ailleurs, des points presse qui sortiront la communication de la Tunisie de la torpeur du Franco-Polonais. Sur tous les sujets, Maâloul se montre convaincant et entraînant. Kasperczak, lui, est cassant ! Sur la soif de vaincre, Maâloul fait la distinction entre la pression et l'auto-exigence. Le discours et la méthode de Maâloul Sur la psychologie, clé de la réussite, le football, c'est une sélection naturelle perpétuelle. Constante. Implacable. Les joueurs ,qui n'ont pas compris, cela finissent par être démasqués rapidement. Sur l'essence du football, collectif avant tout, il faut que tout le monde se sente concerné. Et c'est peut-être sur ce point que la patte de Maâloul pourrait faire la différence. Sur sa philosophie de jeu aussi, avant tout darwinienne ! C'est très clair dans la tête de Nabil Maâloul! Ce n'est pas dure à comprendre. Il aime défendre pour attaquer et attaquer pour moins s'exposer. Oui, le système est ce qui permet de mettre en pratique la théorie. Bref, quand on a une bonne trentaine de joueurs à son service, il disposera d'autant de combinaisons possibles. Pour s'en priverait-il ? Nous saurons d'ailleurs très vite ce que sera le team Tunisie version Maâloul. Force de frappe et projection rapide ? Repli furtif et densité axiale ? Si nous connaissons tous les penchants offensifs de Maâloul, nous savons aussi qu'il ne sacrifiera pas pour autant le renforcement défensif. Au final, bien défendre, ce n'est pas être défensif, c'est être très bien organisé. Nabil Maâloul est un technicien qui a de l'ambition. A coup sûr, il gardera ces joueurs sous pression, une bonne pression qui vire vers la motivation, tantôt à réguler, cela dit. Voilà pourquoi, on peut avancer qu'il fera mieux que Kasperczak. Non pas seulement question palmarès, mais surtout esprit de conquête. Sur ce, on ne dira jamais assez que Kasperczak n'a pas été «éjecté» parce qu'il a perdu face aux Lions de l'Atlas. Mais parce qu'il a montré qu'il ne se donnait pas les moyens de gagner. Et cela, reconduction ou pas actée auparavant, c'était impardonnable, donc sanctionnable (punissable). Et justement sanctionné !