Impliquer au mieux les citoyens et les enfants dans les ménages et les écoles pour obtenir de l'engrais naturel tiré des meilleurs composts grâce à la transformation des déchets organiques Une conférence de presse a été organisée récemment par l'Agence nationale de gestion des déchets (ANGed) afin d'évoquer les composantes du programme national visant la promotion du compostage individuel à travers une action tripartite mobilisant l'Anged, la municipalité et des ONG locales. M. Abdelmajid Hammouda, directeur général de l'établissement, situe le cadre de l'événement autour «d'un programme qui concerne toute la société civile». Une brochure, fournie aux présents, intitulée «Comment transformer les déchets organiques en engrais» et réalisée par l'ANGed, se veut exhaustive sur le procédé. Mme Abir Sassi qui a défini les aspects stratégiques et institutionnels, a précisé dans une déclaration à La Presse que «ce programme inclut les ménages mais également les écoles. De ce fait dans chaque quartier pilote, il y a au moins une école impliquée». Elle a notamment défini le compostage, mot-clé assurant cette transformation, comme «la fermentation aérobic incitant à valoriser une fraction organique pour obtenir un engrais utilisable dans le jardin domestique. De la poubelle ménagère qui contient environ 70% de déchets organiques, l'ANGed compte à l'horizon 2020 en séparer 40% à l'amont et les valoriser pour sensibiliser le citoyen à la nécessité du compostage à domicile. Le compost doit être le moins contaminé possible, aérobie et énergétique à la fois. Le rôle du citoyen est important et déterminant pour un bon compostage collectif». Prenant le relais, Mme Leïla Brari a rappelé les modalités de mise en œuvre et présenté des chiffres et des statistiques qu'elle juge fiables car ils reflètent la réalité. Pour démontrer la richesse produite à partir de déchets organiques, elle a, par ailleurs, relevé que si le pétrole est l'or noir, le compost est l'or brun. Or, la poubelle ménagère est composée de 70% de matériaux organiques (d'origine animale et végétale) qui, au lieu d'être jetés en pleine nature, peuvent être transformés en compost . Mme Brari évoque la dimension nationale de la chaîne du compostage qui s'est constituée : 22 municipalités, 20 familles et 35 écoles ont adhéré, en effet, à l'idée de transformer les déchets organiques en compost. A Sousse, Djerba et Sfax, des jeunes totalement ravis, dynamiques rivalisent d'ingéniosité pour construire des bacs en bois et faire leur propre compostage. Des privés se sont également mis au compostage à Borj Touil ou Sidi Amor. L'impact social est très important d'où le renforcement du tissu associatif pour assurer un environnement durable et pérenne. De nombreux projets pilotes grâce au bénévolat La deuxième séance a mis en lumière les nombreux projets pilotes qui existent dans différentes régions de la Tunisie et destinés à sensibiliser la population à la préservation de l'environnement. A Chott Meriem, 25 composteurs ont été installés dans les écoles dans le cadre d'un projet pilote qui cible quatre écoles primaires. Le slogan de ce projet : «Ensemble pour une cité propre». Un autre projet, celui du réseau «Compost jasmin» dans le Grand-Tunis, vise, quant à lui, la sensibilisation des citoyens «pour une propreté permanente et pas de circonstance». Ces projets ont suscité une adhésion importante dans les quartiers populaires. Un professeur d'agriculture présent dans l'assistance a même proposé d'utiliser les lombrics (vers de terre) pour une meilleure efficacité dans le traitement des déchets organiques malgré certaines réticences de l'assistance. Les participants ont loué les efforts des associations qui se sont lancées dans la réalisation de compost à partir des déchets pour préserver l'environnement. «La portée des résultats ne se fera sentir que dans une année au moins».