Pour Zied Essaies, expert international dans la mise en place de plateformes de paris sportifs sous le contrôle de l'Etat, la passivité des autorités publiques a compliqué la reprise en main d'un secteur dirigé par des trafiquants de devises. «Le premier constat, qui saute aux yeux lorsqu'on évoque un sujet aussi important que celui-ci , c'est qu'un phénomène de jeux de paris en ligne tel que «Planet Win», a largement dominé le marché tunisien de paris sportif, plus précisément le marché de Promosport qui traverse depuis plus de deux ans une crise financière aiguë. En effet, ce phénomène a pris une ampleur considérable chez des tranches d'âge très variées. On peut voir dans un publinet ou dans un club de jeux vidéo une dizaine de jeunes chômeurs et même des adultes qui travaillent et qui se livrent chaque jour aux fameux paris. D'ailleurs, la plupart des amateurs de Promosport ont déjà abandonné le système traditionnel de paris mutuels en optant pour une nouvelle formule de paris sportifs en ligne, proposée par d'autres groupes internationaux de paris en cote. Savez-vous que la Tunisie possède le plus grand nombre de parieurs au monde sur le réseau de «Planet Win» ? Savez-vous aussi que la société de Promosport a subi une perte de 72 millions de dinars entre les années 2013 et 2016, et que ses équipements n'ont pas été renouvelés depuis 2004 ? A mon avis, avec une telle plateforme de paris dépassée et obsolète et avec une perte aussi importante de recettes fiscales, la société Promosport est menacée de faillite. En effet, en échappant au contrôle des autorités, ce genre de sites de paris sportifs a un impact néfaste sur un secteur très lucratif du bookmaking. Malheureusement, face à cette recrudescence du jeu de «Planet Win», l'Etat est resté passif devant un secteur informel difficile à tracer. Car, il est dirigé par des centaines de bookmakers et de trafiquants de devises. D'ailleurs, il s'agit aujourd'hui d'un marché en parallèle de devises manipulé par les détenteurs de cartes internationales et les vendeurs d'euros qui se livrent à tout un business en offrant leurs services bancaires à des parieurs en échange d'un pourcentage sur les «euros vendus».