Selon une récente étude sur «le développement de l'écosystème du secteur automobile», réalisée dans le cadre du partenariat tuniso-allemand et financé par le ministère fédéral allemand de l'Economie et de l'Energie, il est recommandé à la Tunisie d'attirer un grand constructeur automobile pour qu'il soit un véritable vecteur de développement du secteur. Comme il est fortement recommandé d'investir dans l'attraction d'un premier grand site de fabricant d'équipements d'origine Une récente étude sur «le développement de l'écosystème du secteur automobile» a recommandé que la Tunisie devrait attirer un grand constructeur automobile pour qu'il soit réellement un vecteur de développement du secteur. Cette étude, réalisée dans le cadre du partenariat tuniso-allemand et financé par le ministère fédéral allemand de l'Economie et de l'Energie, a été conduite par des experts allemands, en coopération avec le ministère de l'Industrie et du Commerce, la Tunisian Automotive Association et la Chambre tuniso-allemande d'industrie et de commerce (AHK). Ces résultats ont été présentés, en présence de Zied Laâdhari, ministre de l'Industrie et du Commerce, au cours d'une conférence de presse organisée hier, 3 février. M. Laâdhari a insisté sur l'importance du secteur automobile comme l'un des secteurs stratégiques pour l'économie tunisienne. «Il compte 200 entreprises employant 80 mille personnes. La valeur de ses exportations s'est élevée à 5.650 MDT en 2016. Un élan qu'il a pu réaliser grâce au savoir-faire tunisien, à une infrastructure développée, à une certaine facilité logistique et aussi à la proximité de l'Europe», précise-t-il. Identifier les freins Raouf Ben Debba, président de l'AHK Tunisie, a affirmé que la coopération tuniso-allemande dans ce secteur est bien affirmée. 29 entreprises allemandes opèrent en Tunisie, générant 30 mille emplois, faisant de l'Allemagne le premier investisseur en automobile en Tunisie. Un point positif d'autant plus que l'Allemagne renferme plusieurs constructeurs automobiles de renommée internationale. L'étude a décelé, ainsi, les points forts et les points faibles du secteur automobile en Tunisie. Comme points forts, on cite l'éducation et la disponibilité de la main-d'œuvre, la compétitivité des salaires et traitements et la proximité. Il existe également des indicateurs moins performants qui sont l'expérience d'investissement, la présence de fournisseurs d'équipements automobiles internationaux et l'appui des autorités publiques. Les points faibles sont plutôt d'ordre macroéconomique, touchant la faible attractivité du marché intérieur, l'instabilité du cadre politique et institutionnel, la faible compétitivité fiscale et des incitations et des conditions insuffisantes pour l'infrastructure. Des points qui peuvent être un frein à l'attraction des investissements, surtout des grands constructeurs automobiles, car la Tunisie est concurrencée dans ce secteur par le Maroc et l'Algérie, ses voisins immédiats. Le Maroc abrite actuellement une unité d'assemblage de Renault-Nissan et une unité de production de véhicules Peugeot-Citroën. Quant à l'Algérie, elle se prépare à disposer d'une unité de production Volkswagen. Pour tous ces investissements, la décision du site était le critère de sélection principal, selon Andreas Paulicks, l'expert allemand chargé de l'étude. Préparer le terrain Nabhen Bouchaâla, président de la Tunisian Automative Association (TAA), a indiqué que l'action de ramener un constructeur automobile en Tunisie est un projet structurant qui peut transformer radicalement le visage du secteur, puisqu'il va créer tout une supply chain autour de lui. Pour ce faire, M. Paulicks a indiqué qu'il est fortement recommandé que la Tunisie investisse dans l'attraction d'un premier grand site de fabricant d'équipements d'origine (FEP) et d'améliorer les conditions de base pour attirer un FEO. Cette action nécessite, premièrement, l'obtention d'un consensus politique sur l'importance stratégique et la nécessité d'investir dans le premier grand FEO. Deuxièmement, la stimulation de l'attractivité de la destination Tunisie en mettant en place des améliorations clés pour la compétitivité de la Tunisie en tant que destination FEO. Ces améliorations concernent essentiellement la réalisation du projet de port en eaux profondes et la mise en place d'une zone franche pour le secteur de l'équipement automobile. Troisièmement, l'expert souligne que la Tunisie devrait améliorer son avantage concurrentiel clé qui est la disponibilité d'une main-d'œuvre qualifiée, en particulier d'ingénieurs en équipement automobile ou en électronique. Et enfin, elle doit répondre aux demandes spécifiques des FEO qu'ils doivent définir au cours du processus de sélection du site.