Est-ce qu'on se dirige vers une accalmie des prix dans les prochains jours ? Plus d'une semaine après l'arrivée du mois de Ramadan, la tendance n'est pas franchement baissière, même si on observe une amélioration sur certains articles Dans un de nos articles sur l'évolution des prix à la consommation au cours des deux premiers jours de Ramadan (voir La Presse du 10 juin 2016 – p. 6), nous avons relevé une fièvre particulière et une envolée des prix au niveau des légumes, des fruits et des viandes (notamment l'escalope). La situation qui prévaut tout au long de cette semaine n'est pas très satisfaisante bien qu'on remarque une sorte d'assagissement sur quelques produits. Il n'en demeure pas moins que l'année dernière c'était moins cher. Concernant les productions de saison comme les tomates et les poivrons, on s'achemine, petit à petit, vers un retour relatif au calme avec l'entrée de grandes quantités de ces articles sur le marché de gros de Bir El Kassaâ. Selon les statistiques du ministère du Commerce, le début de la deuxième semaine de ce mois a enregistré l'injection de 995 tonnes de tomates fraîches. Ce qui a contribué à une baisse tangible des prix oscillant entre 20 et 50%. La répercussion de cette embellie s'est fait ressentir au niveau des marchés de détail. La même chose se remarque pour les prix du persil qui est une denrée largement utilisée dans cette période. Les marchands ont profité des premiers jours grâce à la ruée sur tous les produits et aux quantités insuffisantes mises sur le marché. Aujourd'hui, l'existence d'un approvisionnement plus régulier et de façon suffisante pousse les intervenants à se ressaisir et à être plus rationnel. Les consommateurs, pour leur part, ont diminué sensiblement le rythme de leurs achats et regardent à deux fois avant de s'engager à acquérir telle ou telle marchandise. Les contrôles économiques ont, également, atteint leur vitesse de croisière et ont pu dresser au cours du 8e jour de Ramadan, 477 PV après avoir effectué 3.578 opérations de contrôle assurées par 157 équipes à travers tout le pays. Une petite analyse des prix de produits de grande consommation nous permet de constater une amélioration par rapport aux premiers jours sans, pour autant, rappeler les prix de 2015 (globalement de loin inférieurs à ceux de 2016). C'est ainsi que, pour le persil, il y a une baisse d'environ 12%. L'oignon a connu une baisse de 7% par rapport au premier jour de Ramadan mais une baisse de 14% par rapport à 2015. Deglet Ennour en régime a diminué de 4% entre le premier jour et maintenant, mais 5% par rapport à l'année dernière. Deglet Ennour en vrac a enregistré des baisses allant de 12 à 14%. Le «roi» citron s'est replié de 4 à 10% au cours de cette saison. Quant aux bananes, elles connaissent une valse des prix, soit à la hausse, soit à la baisse selon l'orientation des achats des consommateurs. Sur le plan de la stabilité, on remarque que les pommes de terre gardent les mêmes niveaux. Idem pour les fruits, comme les abricots, les pêches, le melon ou les pastèques. Cependant, on note une relative baisse pour les viandes rouges. Notamment celle du veau (2 à 4%). Celle de l'agneau aurait baissé de 5 à 7% d'après les données du ministère du Commerce. L'escalope, de son côté, poursuit sa tendance haussière en raison, dit-on, du coût de la production et de la baisse de l'offre face à celle de la demande. On ne finira pas sans souligner le rôle déterminant du consommateur à assurer sa propre protection et celle de son pouvoir d'achat en recourant aux services de contrôle et de répression des pratiques illicites. C'est lui le vrai régulateur du marché.