La première édition du Salon international du cuir et des chaussures (Med Leather) aura lieu du 12 au 14 mai à Expo-centre à la Médina de Hammamet Organisé par la Société méditerranéenne de commerce et de services d'expositions en partenariat avec le Centre national du cuir et de la chaussure et la Fédération nationale du cuir et de la chaussure, ce nouveau salon est dédié aux industriels du secteur et se veut une vitrine et un facteur de relance des activités. A noter que le secteur est passé, au cours des dernières années, par une période difficile. Une conférence de presse a été donnée hier au siège de l'Utica pour donner plus de détails au sujet de cette manifestation, en présence du directeur général du Centre national du cuir et de la chaussure, du président de la Fédération du secteur et d'autres représentants des professionnels. Les professionnels nationaux et internationaux opérant dans le secteur sont attendus au Salon qui exposera des équipements et des intrants utilisés dans l'industrie du cuir et des chaussures. Au programme également le concours euro-méditerranéen Talon de Cristal «créatif 216» organisé par la CNCC – depuis 1989 – en collaboration avec la FNCC et en partenariat avec ses homologues de France, d'Italie et d'Espagne au profit des jeunes élèves, étudiants et stagiaires des institutions d'enseignement et de formation professionnelle dans les domaines du design et du modélisme. Des prix pour les lauréats Le concours est doté de cinq prix, en plus d'un prix spécial jury qui récompenseront les lauréats. Le premier prix consiste en une visite aux salons Lineapelle, Simac et Tanning Tech à Milan (Italie) alors que le deuxième prix est de deux mille dinars fournis par l'Utica. Le 3e prix consiste, quant à lui, en un stage de formation en modélisme à l'espace mode ainsi que 1000 dinars offerts par le CNCC. Un fonds documentaire et un abonnement d'un an à des revues de mode offerts par CTC de France seront remis au quatrième lauréat qui bénéficiera aussi d'un stage dans une usine en Tunisie. Le 5e prix est un abonnement d'un an au magazine «Modapelle Shoes and Bags» offert par Modapelle Academy ainsi qu'un stage dans une usine tunisienne. Enfin, le prix spécial jury consiste en un logiciel de conception en CAO (licence Sipeco) offert par l'organisation espagnole Inescop. Les intervenants dans la conférence ont soulevé les problèmes rencontrés par les professionnels du secteur qui compte 251 entreprises (10 ouvriers et plus), dont plus de 100 sont à capitaux entièrement étrangers et 37 à capitaux mixtes. Aussi, 60 entreprises sont italiennes ou à participation italienne. La Tunisie compte aussi 12 tanneries, 167 entreprises de chaussures, tiges et accessoires, 54 maroquineries et 18 spécialisées dans l'habillement en cuir. La valeur totale de la production est de l'ordre de 1.480 MDT, dont 100 MDT pour les cuirs et peaux, 1.200 MDT pour les chaussures et les accessoires, 130 MDT pour la maroquinerie et 50 MDT pour l'habillement en cuir. Le nombre d'emplois dans le secteur est de 36.800 dont 25.680 dans l'activité des chaussures et des tiges. Dynamiser le secteur Les exportations du cuir et des chaussures sont passées de 1047.2 MD en 2014 à 1005.2 MD en 2015, soit une diminution de 4%. Les principaux clients et fournisseurs de la Tunisie sont l'Italie avec 40% des exportations tunisiennes et 45% d'importation, la France avec 25% d'exportation et 20% d'importation et l'Allemagne à qui nos entreprises vendent 15% de leur production et importent 5%. Les autres pays achètent 20% de la production tunisienne et nous en importons 30%. Les problèmes du secteur consistent essentiellement en l'importation anarchique des produits en cuir, comme les chaussures. Pourtant, au cours des années soixante et soixante-dix, la Tunisie avaient ses marques de chaussures qui étaient appréciées par les consommateurs. Durant les années quatre-vingt, le secteur a commencé à connaître une dégradation à cause d'une importation massive et illégale de produits provenant de l'extérieur et particulièrement de l'Asie. Les professionnels demandent l'application de la réglementation en vigueur pour assainir le secteur. Même les vendeurs du fripe ont exportés des chaussures vendus à 60 et 70 dinars et plus. En outre, le prix de référence de vente pratiqué par les professionnels n'a pas changé depuis 1996. Certains produits importés peuvent porter atteinte à la santé des consommateurs car ils ne sont pas conformes aux normes. Les chefs d'entreprise font face également au problème des matières premières qui sont rares et coûteuses, comme le cuir dont la production au niveau mondial est en diminution continue. Le problème de l'environnement se pose également avec acuité surtout que plusieurs tanneries déversent de l'eau polluée dans la nature. Les professionnels appellent à la révision des circuits de distribution pour mettre un terme au commerce parallèle qui porte atteinte au secteur. Une réunion avec le ministre du Commerce devrait avoir lieu prochainement pour débattre de ce sujet. Il est possible également de tenir une séance de travail pour examiner le secteur dans son ensemble, en vue de prendre les mesures nécessaires pour sa relance.