Le Salon national de la formation professionnelle se tiendra, à partir de demain, 19 avril, au Palais des congrès à Tunis. L'ouverture officielle sera assurée par le chef du gouvernement, M. Habib Essid, en présence du ministre de tutelle, M. Zied Laâdhari. L'Atfp, l'agence mère du secteur, veillera à son organisation et à la gestion de l'espace réservé aussi bien à l'exposition qu'à l'animation. Ce sera, peut-être, l'occasion de repartir du bon pied L'agencement des stands obéit à une logique promotionnelle visant à faire connaître, dans ses moindres détails, le dispositif de la formation, ses centres sectoriels répartis partout dans le pays et l'éventail des choix et spécialités à offrir aux jeunes postulants. D'ailleurs, autant d'espaces seront consacrés pour mettre sous les projecteurs une vingtaine de filières, déjà enseignées dans un ensemble d'activités économiques. Soudure et montage métallurgique, textile-habillement, transport, bâtiment et dérivés, climatisation, électro-électrique, télécommunications, tourisme et hôtellerie, agroalimentaire, métiers tertiaires, artisanat, paramédical, jeune fille rurale, arts graphiques, cuir et chaussure, une palette de métiers aux larges perspectives professionnelles dont le besoin se fait de plus en plus sentir. D'autant qu'il s'agit, plus que jamais, de secteurs qualifiés de prioritaires, au vu du manque de main-d'œuvre trop sollicitée sur le marché d'emploi. Plomberie, climatisation, soudure, maintenance électro-mécanique ou aussi travaux publics en bâtiment, sont des activités rarissimes ces jours-ci, bien qu'elles fassent l'objet d'une forte demande quasi quotidienne. Statu quo Toutefois, il y en a beaucoup d'autres qui sont carrément boudées par les jeunes demandeurs de formation, alors qu'elles existent toujours, sans qu'il y ait l'intention de les restructurer ou de les remplacer. Ce dispositif national avait, par le passé, marqué des points, mais il n'est pas parvenu à redorer son blason. Le mode de formation en alternance, dispensé avec l'entreprise, n'a pas su maintenir le cap. A défaut d'un partenariat mutuellement profitable, il se voit relégué au second plan. Jamais le secteur de la formation n'est arrivé à un tel statu quo, en panne d'alternatives et de choix stratégique et pédagogiques. Au fil de son histoire, il n'y a guère eu une véritable politique de réforme, ni un plan de communication et d'orientation en ce sens. Cela dit, faire de la formation un tremplin pour l'emploi et non pas un fardeau d'échec supplémentaire. De même, la capacité de postes de formation disponibles semble trop limitée pour pouvoir absorber un flux massif de déscolarisés dont le nombre tourne, chaque année, autour d'une centaine de milliers. Au cours de la saison 2014-2015, on a enregistré plus de 100 mille élèves ayant quitté l'école, en âge inférieur ou égal à 18 ans. Et la mesure relative à la réintroduction de cette catégorie, décidée fin janvier dernier suite à la vague de protestations sociales réclamant le droit à l'emploi, paraît difficile à concrétiser. Et encore moins de faire carton plein si l'Atfp ne pense réellement entamer sa propre révolution. Car, organiser un salon n'est pas en soi une solution. Mais, c'est, tout juste, une sorte d'action de marketing dont il faut savoir profiter. Vitrine du secteur, un tel salon devrait se focaliser sur la sensibilisation quant à l'enjeu de l'initiative privée et l‘importance qu'il y a d'embrasser une carrière à forte employabilité. Et là, la motivation vaut bien la messe. L'esprit de saine émulation y est aussi présent, à travers un pavillon destiné au déroulement de quatre compétitions des métiers au terme desquelles les lauréats seront primés. Les candidats représentent quatre secteurs, à savoir le textile-habillement (7 centres), la soudure et le montage métallurgique (5 centres), l'électronique (8 centres), ainsi que la peinture assistée par ordinateur (4 centres). A l'extérieur, sera dressée une tente géante d'une superficie de 500 m2, abritant huit ateliers dédiés à la promotion de certaines spécialités, jusqu'ici en mal de restructuration. On en cite, à titre d'exemple, le bâtiment, le bois, le cuir et chaussure, les métiers d'artisanat, la soudure et bien d'autres qui sont quasiment boudées. Au menu, également, une conférence conjointe avec British Council, prévue sur l'échange des expertises réussies entre les pays de la région Mena.