Il arrive souvent par les temps qui courent qu'on ait le plus grand mal à appréhender ce qu'on découvre, à analyser ce qu'on constate. Cette descente aux enfers du CA s'apparente un peu plus à un long et interminable état de déliquescence. C'est un scénario à peine croyable pour le CA. A l'image d'une saison qui prend une tournure cauchemardesque, le onze à Krol a, de nouveau, été réduit en cendres par la JSK cette fois-ci. Au terme d'un match qui laissera sûrement des traces, le CA a encore raté son finish. Ce manque de caractère, d'endurance et de personnalité est surprenant pour une équipe qui abdique dès les premiers coups de semonce de l'adversaire. Le mal est déjà fait. Mais on ne va tout de même pas se priver d'en rajouter une couche et de servir de nouveau le rituel cheminement de la longue agonie du champion sortant. Alors que la saison dernière devait servir de catalyseur et que les ambitions devaient à nouveau être au rendez-vous cette année, le CA a un pied en pré-purgatoire même si son avenir parmi l'élite ne s'assombrit pas pour autant. Tombé des cimes au fur et à mesure qu'il se séparait des joueurs lui ayant permis de rafler le titre de l'exercice écoulé (Dhaouadi, Djabou, Salifu, Belkaroui), le CA n'y arrive plus. Les mauvaises performances en cascade de l'équipe ont fini par user les supporters les plus irréductibles. Mais la lente descente aux enfers ne semble pas inquiéter plus que cela au sein du club de Bab Jedid. Suite à une déroute, les joueurs ne semblent guère affectés. Comme s'ils s'accommodaient de cette médiocrité ambiante. Fatalistes, ils le sont assurément. Pas existentialistes pour un sou, leur sentiment d'indifférence agace, exaspère et surtout inquiète les inconditionnels. Actuellement, même les supporters en arrivent à attendre sagement la fin de saison pour voir ce qui va se passer, pour tourner la page, pour repartir de l'avant. En attendant, cette fin de saison s'annonce bien longue pour le Club Africain dans son ensemble. A 48 heures du choc face à l'Etoile, et à moins d'un sursaut collectif et de performances à la hauteur de l'enjeu (suprématie oblige), on voit mal l'équipe se rebeller et tordre le cou à ses détracteurs (dont votre humble serviteur). Les ambitions envolées Pourtant, à l'été 2015, l'objectif déclaré était de s'inscrire dans la durée au sommet. En tentant, à titre d'exemple, de bonifier un effectif qui en avait bien besoin. Mais le constat est pour le moment sans appel. Des défaites à la pelle, aucune victoire en déplacement et une déculottée prise à chaque sortie face aux gros bras. Même si le CA caresse et entretient l'espoir de sauver la saison par le biais de la Coupe de Tunisie et la Ligue des champions, il faudrait un miracle pour que l'équipe retrouve son rang en championnat. C'est bien triste tout ça. Malgré la présence dans ses rangs de joueurs chevronnés, le CA peine à obtenir les résultats en adéquation avec ses ambitions. Une incongruité qui a valu sa place à plus d'un technicien et responsable depuis le début de saison. Que reste-t-il de ce remarquable parcours de l'exercice écoulé, sans doute le plus incroyable de par le suspense entretenu et le titre glané dans les derniers instants de la saison ? Rien. Mis à part quelques coups d'éclat ici et là, mais surtout plusieurs déceptions indigestes. La dernière en date : une défaite à la régulière face à la JSK dans son antre. Après le camouflet du Bardo et le revers de Kairouan, l'équipe tombera-t-elle en disgrâce auprès de ses fans. Le technicien batave est-il prêt à prendre des coups après que son onze a fait jaser dans les chaumières clubistes ? Sans remettre en cause l'action du staff technique, il serait bon de désengourdir et stimuler un tant soit peu des joueurs qui n'auront plus droit à l'erreur face au champion d'Afrique étoilé.