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L'art et le partage dans la continuité
Exposition
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 12 - 2015

«L'indice d'une suite» : exposition conçue entre Paris et Tunis, réalisée par les artistes tunisiens : Selim Ben Cheikh, Hela Lamine, Othmane Taleb, Ali Tnani et Rania Werda au Musée national du Bardo du 16 décembre 2015 au 7 janvier 2016.
Dans le cadre du projet «L'indice d'une suite» qui a pour but de promouvoir l'art contemporain tunisien, l'association Kasbah Nova et le collectif Glassbox à Paris ont collaboré ensemble depuis juin 2014, mettant en œuvre des programmes annuels afin de soutenir les artistes tunisiens en voie de professionnalisation.
Une résidence a eu lieu à Paris où le collectif de commissaires d'exposition Glassbox avait accueilli 5 artistes tunisiens, à savoir: Selim Ben Cheikh, Hela Lamine, Othmane Taleb, Ali Tnani et Rania Werda. Cette équipe artistique, composée de plasticiens, sculpteurs, peintres, vidéastes, architectes, a travaillé sur divers projets depuis plus d'un an entre Paris et Tunis.
«L'indice d'une suite» est la première exposition issue de cette rencontre regroupant les œuvres réalisées par ces jeunes talents tunisiens et dont le vernissage a eu lieu mercredi dernier à la salle d'exposition au musée du Bardo.
L'exposition a, en effet, été conçue par Selim Ben Cheikh, Hela Lamine, Ali Tnani, Rania Werda et Othmane Taleb, en collaboration avec trois artistes/curateurs Sabrina Issa, Clémence Agnez et Damien Roger. Ce trio parisien a pris les rênes artistiques de la première édition du programme en janvier 2014, sur invitation de la direction de Kasbah Nova. D'après les organisateurs du projet, «le concept des curateurs pour L'Indice d'une suite met l'accent sur la production des œuvres en rapport étroit avec l'espace d'exposition et sur le dialogue entre les propositions de chaque membre de l'équipe. Quant au choix de ce musée, qui a accueilli le projet avec intérêt et enthousiasme, il revêt une dimension symbolique, pour en faire également un acte de résistance».
L'exposition témoigne donc du parcours vécu par chacun des artistes lors de cette aventure artistique menée entre Paris et Tunis. Les œuvres exposées issues de la première exposition, qui a eu lieu à Paris en 2014, ont été renouvelées, complétées et transposées dans de nouveaux formats adaptés à l'architecture et aux perspectives du nouvel espace.
Lors de cette exposition, les artistes nous immergent dans un environnement étonnamment silencieux, lumineux, apaisant, où une diversité d'œuvres, tous genres et techniques confondus, installent un dialogue avec l'espace et son architecture.
L'ensemble de l'exposition se présente, en effet, comme une installation unique, bien que décomposée, davantage qu'un parcours à travers des œuvres isolées. «L'indice d'une suite», comme son titre l'exprime, s'inscrit dans la continuité des travaux entamés depuis l'année dernière.
Les œuvres étant accrochées, suspendues ou posées au sol, dans un subtil mélange entre le vide et le plein. Le regard d'ensemble, jeté sur ces œuvres déployées à travers les volumes ou accrochées sur la hauteur des murs, donne l'impression d'être au cœur même de l'œuvre et propose au spectateur de s'immerger dans des toiles, des photographies et des installations, de les explorer, d'y déambuler, afin de mieux se replonger en soi et de sonder sa propre richesse intérieure.
Parmi les œuvres, on a pu apprécier celles de Selim Ben Cheikh, un artiste plasticien qui a été formé à l'Institut supérieur des Beaux-Arts de Tunis et à l'université Paris I Panthéon Sorbonne. Il vit et travaille à Akouda dans la région de Sousse. Selim Ben Cheikh a déjà présenté son travail dans plusieurs expositions collectives et quatre expositions personnelles : «Humain tout simplement» à Paris en 2005, «Ballet mécanique» en 2006, «Dialogue à Paris» en 2007 et «Obliques» à la galerie A-Gorgi à Sidi Bou Saïd en 2014. Lors de cette exposition, il propose «Ijtihad». Il s'agit d'après lui que «les calligraphies, les ornementations, les Arabesques que l'on pouvait voir dans les enceintes des mosquées et lieux de culte, dont la lecture, le décryptage étaient difficiles à lire, avaient pour but de stimuler, de pousser les adeptes à être attentionnés pour déceler le sens et la signification de ce qui était écrit. C'est cette dualité fond-forme, apparent-caché intimement liée à la compréhension du texte coranique que j'essaye d'exploiter dans mon travail "Ijtihad". En travaillant ma calligraphie en blanc sur un fond blanc, je rends la tâche du spectateur difficile, vu l'absence de contrastes. Savoir isoler le fond de la forme sera moins aisé. "Ijtihad" est un appel à la lecture, la relecture des textes saints, c'est aussi un appel à chacun de nous, autant dire un travail sur soi pour être surpris par le texte comme si on le lisait pour la première fois».
Nous avons pu, également, découvrir le travail original de Hela Lamine, qui est une artiste plasticienne et doctorante tunisienne. Elle a obtenu une maîtrise en Arts plastiques à l'Institut supérieur des Beaux-Arts de Tunis en 2007 et un master II en Arts plastiques à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne en 2009. Elle achève une thèse de doctorat en Sciences et Techniques des Arts qui interroge la place et l'utilisation de la nourriture dans l'art contemporain, elle enseigne à l'Institut supérieur des Beaux-Arts de Sousse. Elle a exposé régulièrement depuis 2007 entre autres aux galeries A.Gorgi, «Hope Contemporary», Bchira Art Center «Talan». Son installation intitulée «Le festin des affamés» représente une table lumineuse interactive contenant 10 scanographies de plats traditionnels ou encore la scanographie imprimée sur papier photographique. «Il s'agit de questionner d'une manière satirique le tabou dans notre société actuelle en partant de ce qui entoure la nourriture». Ses œuvres interrogent le rapport entre l'art et la nourriture. «Comment déplacer l'aliment d'une manière générale, de son contexte d'origine, le rendre matériau et sujet de recherches réflexives, expérimentales et ludiques si possible ?».
Pour sa part, le travail d'Ali Tnani, diplômé de l'Institut supérieur des Beaux-Arts de Tunis en 2007, résident de Transcultures à Mons en Belgique en 2010, et de la Cité Internationale des Arts à Paris de 2011 à 2015, s'articule autour de concepts, tels que les contre-espaces et les hétérotopies. Il conçoit un dispositif qui permet à des machines DIY de dessiner à sa place et travaille à l'intégration d'un module de collecte de données de différents réseaux afin de produire du print et du son ; il utilise ainsi différents matériaux comme le papier et l'acier, et différentes machines et techniques comme les imprimantes et les déchiqueteuses, la photographie et le hacking — l'erreur et la défaillance (la mémoire, les bugs, le travail manuel) s'intègrent au processus et deviennent productrices de sens.
Lors de cette exposition, il essaye d'inscrire les frontières d'un espace dans le contexte du Musée du Bardo à travers son travail «Space of Exception» qui est basé sur la notion d'"Etat d'exception", développé par Giorgio Agamben et la forme incomplète d'un espace où l'impensable a eu lieu.
On retrouve également les œuvres de la jeune artiste Rania Werda. Sculptrice, peintre, vidéaste et enseignante en art, elle a exposé en solo à Barcelone en 2012-2013, «Poussière d'une Révolution» au Centre Cívic Ateneu Fort Pienc. Elle y est retournée en 2014 dans le cadre de l'exposition «résidence Jiser». Elle a participé à de nombreuses expositions collectives à l'international et en Tunisie.
En parlant de ses œuvres, Rania Werda explique : «Je propose de représenter des personnages anonymes se couvrant le visage, derrière des décors kitsch et dénonciateurs. Des images chargées de détails, d'ornements à la frontière de l'abstraction, où la figure humaine est réduite à de simples couvertures. Issues d'une réflexion et d'un travail sur les manipulations psychiques et médiatiques engendrées par l'attente, les mensonges, les fausses promesses et la violence, ces images chargées de détails nous renvoient aux icônes, aux miniatures, aux auréoles, au sacré, à l'inconnu».
On retrouve également Othmane Taleb, architecte de formation, diplômé de l'Ecole nationale d'architecture et d'urbanisme (Enau) de Tunis et plasticien. Il propose «Angelus», un quintyque, qui exige le déplacement du spectateur. Il fait écho aux œuvres du classicisme, ainsi qu'aux mouvements de migration contemporains. Un mélange foisonnant, oscillant entre réalisme, figuration et abstraction.
Une exposition riche et intrigante qui ne laisse pas indifférent à découvrir jusqu'au 7 janvier 2016.


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