Kaïs Saïed : la Tunisie rejette toute ingérence dans ses affaires intérieures    Priorité aux besoins des citoyens : Le président appelle à des réformes législatives    Kaïs Saïed : les finances publiques doivent reposer sur nos propres capacités    Courriels frauduleux : Le Ministère des Finances lance une alerte aux PME    Kais Saïed: La Tunisie refuse toute ingérence dans ses affaires internes    Sfax - Les supporters du CSS manifestent à cause des promesses non tenues    Raid sioniste à Gaza : des martyrs après le bombardement d'une école de réfugiés    Tennis : Blessée, Ons Jabeur clôt l'année 2024 à la 33e place mondiale    Tunisie – Début de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière    Sfax : incendie maîtrisé dans une usine de cosmétiques    Tunisie – Démantèlement d'un réseau international de trafic de drogue    Kairouan : Report du procès de Zammel pour cause d'ennuis de santé    Tunisie – METEO : Ciel clair avec brouillard en fin de nuit    Blé français : Une récolte mauvaise et potentiellement nocive pour la santé, les ventes russes en Algérie donnent le tournis    CAN 2025 : Le Burkina Faso, premier pays qualifié pour la compétition    La Libye cherche à faciliter les échanges économiques avec la Tunisie    CAN 2025 : le Nigeria refuse de jouer face à la Libye    La Banque de Tunisie et des Emirats met en vente son ancien siège    Bilan des interventions de la protection civile en 24 heures    CAN 2025 : Les arbitres du match des Comores face à la Tunisie    La 1ère Coupe du monde des clubs de tir sur cible subaquatique se déroule à Radès    Poulet de chair vif : Hausse de 5,7% du prix à la production en septembre 2024    Fête de l'évacuation : Accès gratuit aux musées et monuments historiques    L'acteur et chansonnier tunisien Mohamed Mourali n'est plus    Festival du court métrage de Kef 2024 : 38 films sur les thèmes de l'environnement, la femme et les libertés    Fête de l'évacuation et guerre de Bizerte : Le témoignage du général de corps d'armée Saïd El Kateb (Vidéo)    Ons Jabeur quitte le top 20 mondial    Météo - Tunisie : des températures au-dessus des normales saisonnières    Dépénalisation de la détention de plus de 5.000 dt en liquide : L'Etat tranche le nœud gordien    Tunisie – Coopération internationale : La souveraineté, un préalable pour des partenariats gagnant-gagnant    Stress hydrique : Sensibilisation à l'économie d'eau    La Tunisie compte 95 000 véhicules administratifs    Mohamed Mourali, artiste et père du ministre de la Jeunsse n'est plus    sondage : 54 % des Israéliens soutiennent des frappes sur les installations nucléaires iraniennes    Attestation de Main Levée : Procédure et Critères d'Eligibilité    BYD inaugure un nouveau showroom au Lac 1 : Une vitrine de la mobilité durable    «Louzina» de Haykel Rahali : De là où jaillissent les couleurs...    Les Indiscrétions d'Elyssa    Daily brief national du 14 octobre 2024: Education : Pourvoi de 99% des postes vacants des enseignants    Meurtre d'une pharmacienne aux Jardins de Carthage : arrestation de l'époux de la victime    OTIC : L'huile d'olive entre 15 et 25 dinars le litre    Jaou Tunis 2024 : Un tourbillon d'art qui éveille les sens et les consciences    Du 100 mètres historique à la crise des missiles : les événements marquants du 14 octobre    Violents affrontements entre le Hezbollah et Israël à la frontière sud du Liban : des combats sans précédent    TOP 10 des secteurs d'activité par crédits à moyen et long terme recensés à fin juin 2024    Joe Biden : l'ouragan Milton cause des dégâts estimés à 50 milliards de dollars.    Le théâtre tunisien remporte 2 prix au Festival International du Théâtre de Dhofar    Milton : Le plus puissant ouragan en un siècle cause chaos et tragédie en Floride    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Paysage audiovisuel – Propriété des médias : Pour davantage de transparence
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 05 - 2019

Le conflit entre Attessia et Elhiwar Ettounssi nous amène à nous interroger sur la question de la propriété des médias. Qui possède ou contrôle les médias? Quels intérêts se cachent derrière certaines institutions médiatiques ? Quel est le niveau de concentration et de transparence de ces médias ? Tant de questions qui restent sans réponse
Le paysage audiovisuel est de nouveau sous les projecteurs. Après la «guerre ramadanesque» d'audience engagée entre les différentes chaînes concurrentes et le financement des chaînes privées mis au jour, récemment, par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), une nouvelle affaire surgit pour nous rappeler la complexité de ce secteur et ses énormes enjeux politico-économiques. Il est question d'un conflit, «peu clair», opposant les deux chaînes privées concurrentes Attessia et Elhiwar Ettounssi, provoqué par le patron de cette dernière. De quoi ouvrir le débat sur la question de la propriété des entreprises médiatiques privées.
Tout a commencé par une publication sur les réseaux sociaux, dans laquelle Sami Fehri annonce avoir obtenu l'accord de principe de Ridha Charfeddine, homme d'affaires et président de l'Etoile Sportive du Sahel, en vue de la cession de 49% de ses actions de la chaîne Attessia. Sur son compte Instagram, Fehri a annoncé la nouvelle en publiant sa photo, la main dans la main, avec Ridha Charfeddine, le tout accompagné d'un commentaire provoquant : «Bienvenue Attessia chez Sami El Fehri».
Dans un communiqué rendu public, la chaîne a aussitôt riposté et a démenti les propos de Sami Fehri, estimant qu'il s'agit de «gamineries, de mauvaise blague et d'une tentative pour porter atteinte à son image». Attessia a rappelé que Ridha Charfeddine ne détient plus aucune participation au chiffre d'affaires de la chaîne depuis 2014. Elle a précisé que 51% de ses actions sont détenues par un groupe de sociétés connu et qu'elle n'a aucune intention de recruter Sami El Fehri dans l'immédiat.
Le groupe dont parle le communiqué n'est autre que celui détenu par la famille Jenayah. En effet, 51% des actions de la chaîne sont détenues par ce groupe, alors que 49% reviennent à Lotfi Charfeddine, frère de Ridha Charfeddine, selon un rapport élaboré par l'association Alkhat et Reporters sans frontières (RSF) et publié en 2016.
La chaîne a rappelé dans ce sens que «l'acquisition d'actions d'une entreprise audiovisuelle nécessite le respect des réglementations en vigueur dont notamment une autorisation de la part de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), dans la mesure où il est interdit de détenir des actions dans différents médias ».
Il faut noter dans ce sens que le décret-loi 116 qui régit l'activité du secteur audiovisuel en Tunisie n'interdit pas explicitement la propriété d'actions dans plusieurs entreprises médiatiques, mais ordonne, à travers son 15e article, la Haica de veiller à éviter la concentration des groupes de médias et de faire respecter la diversité dans le paysage audiovisuel.
La diversité de l'information en jeu
Si les débuts des hostilités entre les deux chaînes ont commencé il y a quelques mois par un conflit de recrutement de chroniqueurs et d'animateurs, l'actuelle affaire reste toujours confuse en l'absence d'une information claire de la part des deux parties. Mais une chose est sûre : ce conflit nous amène à nous interroger sur la question de la propriété des médias. Qui possède ou contrôle les médias ? Quels intérêts se cachent derrière certaines institutions médiatiques ? Quel est le niveau de concentration et de transparence de ces médias? Tant de questions qui restent sans réponse.
Mais il faut rappeler que derrière la propriété de ces médias résident d'énormes enjeux économiques et notamment politiques d'autant plus que nous sommes à la veille d'un scrutin électoral qui s'annonce décisif. A quel point le pluralisme médiatique est-il sauvegardé en Tunisie ? Nous ne savons pas, dans la mesure où les entreprises médiatiques privées sont appuyées en majorité par des groupes d'influence financiers et que le paysage audiovisuel tunisien est dynamique. Un rapport élaboré en 2016 par l'association Al Khatt et Reporters sans frontières montre, à cet effet, que six télévisions tunisiennes privées, sur dix analysées, ont été fondées ou sont détenues par des personnalités liées au monde politique. On y apprend également que certains propriétaires possèdent des actions dans plusieurs chaînes.
Loin de ces tiraillements entre les deux chaînes précitées, ce que nous pouvons retenir de cette affaire, c'est qu'au sein du paysage audiovisuel tunisien, la transparence au niveau de la propriété des médias n'est pas la bienvenue. Le souci aujourd'hui est de revenir à «une presse aux ordres» des groupes économiques, un fait qui pourrait menacer la diversité de l'information présentée aux citoyens qui s'apprêtent, en effet, à participer aux prochaines élections législatives et à la présidentielle. Un grand chantier auquel doit s'attaquer la Haica, celui de la propriété des médias tunisiens.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.