Renforcer la coordination des actions entre les ministères du Transport et du Tourisme et de l'Artisanat était l'objet de la séance de travail qui s'est tenue hier au siége du ministère du Transport. Le ministre du Tourisme a mis en relief que les performances du secteur touristique sont la résultante des efforts des différentes parties prenantes dans divers secteurs d'activité. Désormais, c'est la cohésion avec ces acteurs qui est révélatrice de la notoriété de la Tunisie en tant que destination touristique. D'où, aujourd'hui plus que jamais, on est appelé à renforcer la collaboration avec ces partenaires, notamment les transporteurs aériens, maritimes et terrestres. Il a ajouté que malgré la conjoncture mondiale difficile qui a marqué cette saison le secteur affichera une légère progression de 2%. Pour atteindre les objectifs ambitieux de 10 millions de touristes et de 5.3 milliards de dinars de chiffre d'affaires, un comité stratégique a été constitué. Il est à signaler que les études afférentes représentent une feuille de route pour les 5 ans à venir constituée par 20 actions et 150 mesures pour répondre aux problématiques structurelles du secteur. Le ministre du Tourisme a signalé que la conquête de nouveaux marchés ou la consolidation du positionnement sur un marché classique est largement tributaire de la régularité et la fréquence des vols dans le but d'assurer des flux continus de voyageurs. Pour promouvoir la destination tunisienne, le budget alloué à la communication et la distribution sera consolidé. Le transport aérien formera une rubrique importante dans ce budget de 100 millions de dinars. Lors de cette rencontre, on nous a fait savoir que l'Office de l'aviation civile et des aéroports (Oaca) a consacré 3 millions de dinars pour la publicité et la promotion commerciales de la destination tunisienne. A son tour le ministre du Transport a mis en évidence la corrélation entre les deux secteurs. En effet, une bonne saison touristique porte des effets bénéfiques notables pour les transporteurs aériens. Il a rappelé par la même occasion que la Tunisie dispose d'une infrastructure portuaire moderne. A cet égard, le dynamisme du secteur privé dans le domaine du transport aérien, qui représente 45% des parts de marché, est de nature à favoriser la qualité des services du secteur. Evoquant l'ouverture des cieux, le ministre du Transport a expliqué que le « low cost» confère des avantages certains, notamment sur les recettes des hôteliers et des aéroports, mais les inconvénients sont majeurs. Rentabilité oblige, les compagnies aériennes nationales se concurrenceront de l'intérieur par la création de succursales spécialisées dans cette branche. A cet égard, le ministre a rappelé que l'approche tunisienne consiste en une démarche progressive et réfléchie pour éviter les dérapages qui ont marqué les expériences des pays concurrents. Il est à signaler que des opérateurs «low cost» sont déjà présents sur la scène aérienne tunisienne, d'autres sont en cours de négociation et d'installation. Les deux ministres se sont mis d'accord pour multiplier les séances de travail afin de traiter à temps les problématiques conjoncturelles. Mieux encore, ils ont envisagé la création d'une cellule mixte qui se réunit périodiquement pour étudier les opportunités et les menaces qui se manifestent. Dans cette même orientation, M. Slim Tlatli a invité les professionnels du transport aérien à participer activement dans les programmes de l'académie de formation des représentants de l'Office national du tourisme tunisien. De même, des actions commerciales conjointes seront envisagées pour assurer un plus grand impact et une économie des coûts. Cahier des charges Les interventions des participants (cadres des deux ministères et responsables des structures professionnelles) ont été axées sur la nécessité d'appliquer les dispositions du cahier des charges relatif au transport touristique terrestre, au double plan de la sécurité et du nombre de voyageurs. Il s'agit également de fixer les tarifs afin de réduire les pressions exercées par les intrus dans ce domaine. Les représentants des agences de voyages ont souligné que la période maximale d'exploitation des bus touristiques, fixée à 10 ans, est insuffisante au vu du prix du bus, lequel a enregistré une hausse notable. Les intervenants ont évoqué l'impact de l'activité des compagnies d'aviation "low cost" (vols à tarifs réduits) sur l'activité touristique en Tunisie, notamment dans la perspective de l'ouverture de l'espace national. Ils se sont par ailleurs enquis de la volonté des agences de voyages et unités hotelières de mettre à profit le flux touristique attendu vers la Tunisie et de leur capacité d'organisation de l'accueil des touristes. Le débat a porté aussi sur le contrôle des prestations de services à bord des navires.