Dans le cadre de la 25ème session des Journées de l'Entreprise tenue les 10 et 11 décembre courant, ayant pour thème « l'entreprise face à ses défis », M. mohamed Louadi, Professeur d'enseignement supérieur à l'ISG Tunis nous a donné, dans une interview, plus d'éclaircissement concernant les défis de la compétitivité. 1/Quelles sont les préoccupations majeures des entreprises ? Les entreprises se basent sur des préoccupations stratégiques comme l'orientation aux clients et la création de valeur, organisationnelles tels les systèmes d'informations et sur les ressources soit humaines soit financières. Les principaux traits de ces préoccupations sont les produits innovants, la diversification des produits, le recentrage sur le cœur de métier et l'externalisation des activités à faible valeur ajoutée, l'investissement en recherche et développement, les nouvelles technologies, l'aplatissement des structures, aussi bien le développement de compétences. A noter que selon les résultats d'une étude faite, récemment, menée par moi-même et d'autres universitaires, 75 % des entreprises exportatrices détiennent des parts de marché supérieurs à 25 %. Ces résultats montrent aussi que 100 % des entreprises diversifient leurs produits, 50 % investissent de 1 à 3 % en R&D et 60 % développent des liens de partenariat avec d'autres entreprises. Les entreprises se positionnent, également, bien en matière des TIC. Mais elles ont besoin des informations concernant les concurrents, la distribution et la réputation des produits et services, les clients, la capacité de production et autres. Quant aux stratégies RH, elles sont tournées plus que jamais vers la compétence. 2/ Comment l'entreprise peut- elle gérer son système d'information ? L'entreprise est prête à prendre l'information et rarement prête à en donner. Le développement actuel de l'entreprise vaut plus de matériels. Or, les TIC valent information et communication d'abord. L'évolution mondiale a dépassé le cap non seulement d'un matériel mais aussi du logiciel. Nous sommes maintenant à la phase de service informationnel. De ce fait, l'entreprise tunisienne en général est encore à l'étape de l'automatisation plutôt que l'informatisation. 3/ comment évaluez- vous la relation Université- Entreprise ? C'est une relation embryonnaire parce qu'elle est naissante. Tout reste à faire. Il y a quelques efforts évidemment dans certaines disciplines à caractère professionnel et pratique. Mais ceci est à généraliser et à développer davantage. 4/ Comment valorisez- vous les entreprises tunisiennes ? Nous avons des entreprises de classe mondiale, d'autres qui sont en train d'être développées et puis les autres que je ne préfère pas les citer ou même les qualifier. 5/ Et l'université tunisienne ? A vrai dire, elle est encore le modèle de Charlemagne : un professeur détenteur de savoir et plusieurs étudiants consommateurs de ce savoir. Le savoir est transmis et supposé être utile dans la vie professionnelle entre autre. Par contre, l'entreprise d'aujourd'hui devrait plutôt contribuer à diffuser une culture d'apprentissage, d'habilité d'apprendre. Ce que l'université ne le fait plus.