Après les universités, le port du niqab suscite, aujourd'hui, la polémique dans les établissements de l'enseignement secondaire. Au cours d'une rencontre tenue, mardi 1er février, avec M. Abdellatif Abid, ministre de l'Education, les enseignants du secondaire s'inquiètent de la propagation du Niqab dans les lycées. Afin d'éviter des troubles semblables à ceux qui ont eu lieu récemment à l'Université de la Manouba, M. Abid a annoncé que le port du niqab est strictement interdit dans les établissements de l'enseignement secondaire. Cette décision n'a pas plu à certains membres du gouvernement Jebali. M. Moncef Ben Salem, ministre de l'Enseignement supérieur et militant d'Ennahdha, ne semble pas d'accord avec M. Abid (Ettakatol). Au lieu de prendre une décision claire, M. Ben Salem a choisi la neutralité. Il a décidé d'envoyer l'affaire au tribunal et d'attendre la décision finale de la magistrature. La neutralité du ministère de l'Enseignement est en danger, notamment après les dernières agressions dans les facultés de Manouba et de Sousse. Le niqab divise le gouvernement Jebali en deux parties. La première rejette ce phénomène. Selon M. Abid, la réglementation en vigueur dans les établissements de l'enseignement secondaire et même universitaire exige la vérification de l'identité des élèves ou étudiants avant qu'ils pénètrent aux lycées ou aux campus. La deuxième partie a choisi le silence complice ! L'institution devrait-elle avoir une « identité », religieuse, partisane ou ethnique ? Sommes-nous vraiment d'accord sur le principe d'obligation de neutralité dans nos administrations ? Le ministère de l'Enseignement supérieur serait-il contrôlé par des islamistes au point que le ministre n'a rien pu faire jusqu'à maintenant pour stopper cette dérive ?