La Révolution et l'atmosphère d'insécurité ont fragilisé un secteur d'activité essentiel du pays : le tourisme. La Tunisie, longtemps victime de sa réputation de destination «low cost» (ou pas chère) peine à trouver de nouveaux axes de développement pour diversifier son tourisme, malgré des efforts énormes pour la promotion de nouveaux produits touristiques. Même si la Révolution a été accomplie, une crise de confiance des voyageurs pourrait couter cher au pays qui fait figure de destination privilégiée des consommateurs recherchant un bas prix. Le secteur du tourisme à lui seul représente 7% du PIB du pays en 2010. En tant que première destination touristique de la France, la Tunisie ne peut pas rester insensible à ces aléas. Il parait donc intéressant d'apporter un éclairage sur cette activité diffus et mal reconnu en Tunisie et pourtant économiquement stratégique pour notre pays d'autant plus que les pratiques de veille et de gestion de crises n'existe carrément pas comme outils d'aide au niveau du ministère du Tourisme mais aussi les professionnels du secteur. Aujourd'hui, notre planète est un espace global de flux touristiques, il n'existe plus de territoire non ouvert à la présence de voyageurs sauf dans les dictatures les plus fermées. Phénomène économique et géopolitique sans précédent, conséquence d'une diminution du temps de travail et d'un accroissement régulier du pouvoir d'achat (en Europe) le tourisme est passé d'une cinquantaine d'années d'un secteur artisanal réservé à des privilégiés à une industrie dynamique qui s'adresse à un marché de masse. Ce développement en fait un secteur stratégique pour l'économie en devise du pays malgré les aléas conjoncturels (conflits, attentats, crise écologique, révolution, économique et sociales) qui affectent fortement et régulièrement le tourisme mondial. A ce titre il reste un puissant moyen de stimuler le développement territorial sur le long terme. L'activité touristique est éminemment stratégique pour la Tunisie puisque notre pays occupe une place de choix en terme de destination dans la méditerranée, ce qui induit un poids important dans l'économie nationale. Malgré tout, elle génère moins d'emplois et de recettes que ces plus proches concurrentes: la Turquie et le Maroc. Dans un secteur fortement concurrentiel, à la fois en expansion mais également en profonde mutation, la Tunisie voit sa position grignotée d'année en année par les destinations concurrentes traditionnelles mais aussi par les nouveaux entrants des pays de l'est. Parallèlement, le marché touristique tunisien intérieur reste modeste et quasi inexistant, très fragmenté et les produits touristiques continuent à être commercialiser par des canaux traditionnels touchant peu de consommateurs. Enfin le tourisme représente un enjeu de développement territorial puisqu'il pourrait permettre d'irriguer économiquement l'ensemble du pays et notamment le milieu rural (80% du territoire) alors qu'aujourd'hui 70% des touristes se concentre sur 30% du territoire (le littoral).