Accueilli sur le plateau de la radio Shems Fm, Béji Caïd Essebsi a commenté les réactions de certains politiciens et notamment les présidents de la Troïka et Moncef Ben Salem ministre de l'Enseignement supérieur, à propos de la déclaration faite à l'intention de l'opinion publique et qui a suscité de nombreuses réactions. Une vraie polémique. M. Caïd Essebsi a déclaré trouver tout à fait normal de s'exprimer en tant que citoyen et que cela ne devrait pas créer un buzz. « N'est-ce pas mon droit d'émettre un avis sur la situation dans le pays?», s'est-il exclamé. Il a, par ailleurs, commenté les réactions de Mouldi Riahi, Sahbi Atig et Abderraouf Ayadi affirmant n'avoir rien exagéré ni amplifié, surtout que même le chef du gouvernement provisoire actuel Hamadi Jebali a déclaré que la situation est réellement difficile. De ce fait, M. Caïd Essebsi considère que ces représentants des partis de la Troïka n'ont finalement pas compris la portée de son message ou bien alors refusent d'affronter la réalité et la difficulté du moment. Par ailleurs, l'ancien Premier ministre a persisté à appeler à revoir l'article concernant la durée de la Constituante, considérant l'absence de délimitation de cette durée comme étant une erreur à corriger. Evoquant les propos du ministre de l'Enseignement supérieur Moncef Ben Salem, Béji Caïd Essebsi a commencé par affirmer sur un ton ironique qu'une telle réaction est compréhensible, venant de quelqu'un qui a enduré un long emprisonnement et a subi la torture. Il a ajouté : «Je ne lui en veux pas, je lui pardonne, mais le peuple n'en fera pas autant». Il a, par ailleurs, exprimé son inquiétude quant à l'avenir de la jeunesse avec un pareil ministre de l'Enseignement supérieur. M. Caïd Essebsi a également affirmé : « Ce Moncef Ben Salem n'a qu'à s'occuper et essayer de résoudre les problèmes qui existent. N'est-ce pas son rôle en tant que ministre ? ». Toujours, sur un ton narquois, M. Caïd Essebsi a évoqué «les mines» qu'il aurait léguées au nouveau gouvernement d'après M. Ben Salem, en espérant qu'elles n'éclatent pas au visage de ce dernier. Autrement dit, M. Caïd Essebsi insinue bien que les problèmes non résolus, risquent bien d'éclater un jour ou l'autre et ce sera au gouvernement d'en assumer la responsabilité.