Les résultats présentés par Afif Chelbi, ministre de l'Industrie et de la Technologie, lors de sa conférence de presse du lundi 1er mars 2010, laissent entendre que la crise économique et financière n'a eu qu'un effet passager sur la Tunisie. La reprise dans l'industrie, étant déjà effective. Et de quelle manière. ! « + 32 % d'accroissement dans les industries mécaniques et électriques pour le seul mois de janvier », a souligné le ministre qui a rappelé que : « la crise n'a pas empêché les investissements industriels réalisés de garder leur niveau de 2008, atteignant 1,4 milliard de dinars ». Afif Chelbi a expliqué que : « ce n'est pas l'effet du hasard. La Tunisie a déjà montré son savoir-faire dans les industries électriques et mécaniques. Elle est parvenue à prendre la relève sur l'Europe de l'Est dans certains créneaux comme les équipements automobiles. Nous tablons sur 1,5 milliard de dinars d'investissements en 2010 ». Le ministre a précisé que « l'élargissement de l'Europe vers l'Est a influé sur le coût de la production dans cette zone et les industriels ont opté pour la délocalisation afin de demeurer compétitifs. La Tunisie a su, par son savoir-faire, saisir l'occasion et pu s'affirmer en tant que destination industrielle et technologique ». Le long de son check-up, le ministre a mentionné que : « la Tunisie est déjà le premier exportateur d'équipements automobiles de la rive Sud de la Méditerranée, avec 130 entreprises européennes, asiatiques et tunisiennes travaillant dans ce secteur selon les normes internationales, et générant plus de quatre milliards de dinars d'exportations. Ce qui a déjà permis au secteur de rafler la première place dans l'export ». Les statistiques d'Eurocast montrent que la Tunisie est aussi le premier exportateur industriel de la région vers l'Europe avec 6,7 milliards d'euros en 2007, devançant le Maroc (5,3 milliards d'euros) et loin devant l'Egypte (3,2 milliards d'euros) et Malte (1,6 milliard d'euros). « D'ailleurs, les exportations à contenu technologique sont passées de 12 % en 1995 à 25 % en 2007 et nous comptons parvenir à 50 % en 2014 », a affirmé le ministre. M. Afif Chelbi a indiqué que : « dans le secteur de l'industrie, l'année 2009 a vu l'avancement dans la réalisation des différents programmes du ministère pour le secteur de l'industrie, selon deux axes essentiels : la mise à niveau des entreprises existantes et la création de nouvelles entreprises ». Le ministre a mis l'accent sur l'apport de la mise à niveau : « 5467 entreprises, soit 85 % des unités employant plus de 20 personnes, ont intégré le programme de mise à niveau, entamé en 1995 et qui a coûté 5,238 milliards de dinars d'investissements, dont 328 millions de dinars de primes. L'Union européenne a contribué à ces primes à hauteur de 95 millions de dinars ». Selon Afif Chelbi, les résultats sont là pour affirmer que le pari est gagné. « la mise à niveau a permis de doubler le taux d'encadrement des entreprises qui est passé de 9 % à 19 %, de quadrupler les exportations industrielles atteignant 16 milliards de dinars et de doubler les effectifs dans l'industrie » a-t-il indiqué. Ces indicateurs ont constitué, selon le ministre, la meilleure réponse aux sceptiques qui ont parié sur l'effondrement de l'industrie tunisienne suite à notre signature, en 1995, de l'accord de coopération avec l'Union Européenne. « Ils ont prédit la perte de 100.000 emplois à cause de cette ouverture. Or, l'effectif dans l'industrie a plus que doublé, en passant de 236.000 à 488.000, dont 350.000, travaillant pour des industries totalement exportatrices » a répliqué Afif Chelbi. Le ministre n'a pas manqué de signaler que « la mise à niveau a permis d'augmenter le nombre d'entreprises équipées de logiciels informatiques pointus (XAO) et de celui des entreprises certifiées ». D'autres volets ont été passés en revue par le ministre lors de ses réponses aux interrogations des journalistes. Il a, ainsi, affirmé que la balance énergétique a été excédentaire de 0,5 million de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2009. Mais l'Etat poursuit sa politique de subvention parce que les transactions se font suivant les cours mondiaux. Afif Chelbi a annoncé un meilleur excédent pour 2010. Mais l'Etat va contribuer à titre d'exemple à hauteur de 458 millions de dinars au budget de la STEG de l'année 2010 pour maintenir le kilowatt/heure au niveau de 118 millimes. Son prix de revient étant de 173 millimes. Pour le ciment, et en réponse à une question d'un collègue, le ministre a indiqué que : « la Tunisie dispose des cours de ciment les plus bas autour de la Méditerranée ». Il a expliqué que : « la Tunisie compte actuellement sept usines de ciment qui couvrent les besoins du marché et permettent de disposer de 30 % de production excédentaire. Les exportations ne sont entreprises qu'en cas de stabilité du marché. Elles sont arrêtées dès qu'on perçoit de la tension sur le marché local car la priorité, c'est de satisfaire les besoins locaux .Trois autres usines de ciment sont en cours de réalisation. Mais la Tunisie ne compte pas devenir un pays exportateur. Le prix du ciment chez nous étant le plus bas en Méditerranée ». En conclusion, le ministre a réitéré l'espoir de voir la Tunisie « destination industrielle et technologique qui respecte les normes environnementales ». Mounir Ben Mahmoud