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Les principales entraves
Publié dans Business News le 03 - 09 - 2008

La saisonnalité du secteur touristique, la rigidité du Code du Travail et des conventions sectorielles collectives, l'inadéquation des programmes de formation et d'enseignement aux besoins du marché de l'emploi dans le secteur semblent être les principales entraves à la création d'emplois. Pourtant, le tourisme est un secteur qui pèse lourd dans l'économie nationale. Il dispose de capacités énormes pour créer des emplois. Or, à entendre certains professionnels, réunis mardi 2 septembre 2008 au séminaire portant sur le "tourisme, formation et emploi", on est porté à croire que le secteur touristique n'a plus de perspectives et qu'il est saturé.
Il faut noter de prime abord, que la plupart des participants à ce séminaire, pas très nombreux du reste, sont tous ou presque des professionnels du secteur. En tous les cas, à l'exception d'une intervention d'un responsable, directeur de département de l'ISET Sousse, tous les intervenants relevaient de la profession touristique, ou encore de la formation. Les professionnels ont eu la parole pour diagnostiquer, évaluer et proposer des recommandations de nature à améliorer la qualité de la formation, de l'enseignement et, par là même, de la rentabilité et de la qualité des prestations dans le secteur touristique.
Ces recommandations seront consignées dans le rapport final de la Consultation Nationale de l'Emploi. En effet, le Président du Comité d'Organisation et le rapporteur général étaient présents et surtout attentifs à toutes les interventions et à toutes les remarques émises lors du débat.
Moncer Rouissi, Président du Comité d'Organisation de la Consultation Nationale sur l'Emploi, a été on ne peut plus clair quant aux limites du marché de l'emploi.
« S'il est vrai que les prévisions pour le 11ème et le 12ème plan de développement, tablent sur un taux de croissance dépassant les 6%, il n'en demeure pas moins que le pays ne pourrait absorber tous les chômeurs, et particulièrement les diplômés du supérieur dont un grand nombre concerne des femmes. Pour un pays qui a tout misé sur l'enseignement, il est inadmissible de tolérer un taux de chômage aussi élevé parmi les diplômés du supérieur », a indiqué M. Rouissi.
Le secteur touristique est un secteur employeur en grand nombre. Faut-il rappeler que rien que l'hôtellerie garantit 100.000 emplois directs, représentant 10% de la main d'œuvres, à l'échelle nationale ? Mieux encore, les 100.000 emplois directs génèrent quelques 350.000 emplois indirects, soit plus de deux millions de personnes vivant du secteur et représentant 20% de la population. Il ne s'agit là que du secteur de l'hôtellerie. Les statistiques pour les autres professions du tourisme, à l'instar des agences de voyage, des locations de voiture, des centres d'animation, des centres de thalassothérapie, des SPA et autres, ne sont pas disponibles, et même pas mentionnées dans une manifestation concernant directement l'emploi, la formation et le tourisme. Si l'on parcourt rapidement l'offre et la demande, on notera que la première dépasse de loin la seconde. En effet, auprès de l'Agence de l'Emploi, on relève 474 offres contre 1790 demandes d'emplois.
Dans le cadre de la consultation nationale sur l'emploi, particulièrement dans le secteur touristique, la question est de savoir comment le secteur pourrait contribuer aux efforts nationaux d'accélération de la croissance à valeur ajoutée, et, par la même, à la création d'emplois ?
Pour ce faire, un diagnostic des emplois dans le secteur s'imposait. Première remarque émise par Mounir Ben Miled, professionnel de l'hôtellerie, est que le secteur touristique a un très faible taux d'encadrement, qui ne dépasserait pas, dans les meilleurs des cas, les 5%.
Autres constats non moins importants, en 1990, 10.000 à 15.000 lits nouveaux étaient crées par an, qui nécessitaient quelque 4000 personnes pour assurer le fonctionnement des unités hôtelières. Or, les postes offerts par la formation n'étaient que de 2500. En d'autres termes, la différence est formée sur le tas et ne passe par aucune école.
Mais encore, le tourisme souffre d'une saisonnalité exaspérante pour les professionnels d'où l'instabilité des emplois et l'insécurité ; de la valse des cadres entre les hôtels sans aucune préparation préalable (d'un trois étoiles, il passe à un quatre ou cinq étoiles)…
A cela s'ajoute, au regard de M. Ben Miled, la difficulté que rencontre les professionnels à gérer les contrats de travail, conformément à une législation rigide et rigoureuse.
Comment contribuer à la création d'emplois dans le secteur touristique ? A cette question, l'intervenant a été sincère : pour le moment, la situation est très calme dans le secteur. On n'a pas en vue le démarrage d'une nouvelle station touristique. Partant, on ne peut que se contenter des opérations d'extension réalisées dans le secteur. Ces opérations peuvent concerner jusqu'à 5000 lits qui nécessitent entre 120 et 150 personnes à recruter.
Outre les extensions, il faut envisager les départs à la retraite qui laissent à prévoir quelque 1000 nouveaux emplois.
Si l'on prend en considération le secteur para hôtelier et les métiers du tourisme, toutes spécialités confondues, le secteur touristique pourrait contribuer à la création d'environ 4000 postes d'emplois.
Néanmoins, ce ne sont que des extrapolations. Car, sur le terrain, la réalité est toute autre.
Lotfi Khayat, Président de l'Association Tunisienne du Développement Touristique (ATDT), rappelle que le tourisme tunisien étant saisonnier (les touristes se font rares l'hiver), les hôteliers préfèrent recourir aux non professionnels.
Le plus grave, c'est que même en haute saison, certains ont désormais recours à un personnel non qualifié. L'impact sur la qualité des prestations se fait sentir lourdement. En témoigne le taux de retour très faible sur la destination Tunisie. S'agissant des cadres, même s'ils existent et qu'ils acceptent de travailler dans l'hôtellerie, ils ne disposent pas de garanties nécessaires et encore moins d'un profil de carrière clair et bien établi. D'où, l'attitude quasi générale de déserter le secteur, principalement par les spécialistes. En effet, estime M. Khayat, les 2/3 des formés dans les établissements touristiques ne travaillent pas dans le secteur mais optent pour d'autres activités économiques, où leurs droits sont mieux garantis. A cela s'ajoute la répartition géographique non équitable des zones touristiques qui incite à la migration vers les régions côtières.
Les recommandations des intervenants se sont articulées autour de la nécessité d'adapter le code du travail aux contraintes que connaît le secteur. En d'autres termes, introduire davantage de flexibilité sur les contrats de travail. Autres adaptations nécessaires, celles des programmes de formation et d'enseignement aux besoins du secteur, la sensibilisation des citoyens à l'importance capitale du tourisme dans l'économie du pays, en introduisant des cours dans les écoles et lycées ; encourager la création d'entreprises de services afin de sous-traiter des activités avec les unités hôtelières (buanderie, jardinage, femmes de chambre, valet…); cultiver la mentalité de la sous-traitance pour réduire les coûts de l'hôtelier et créer des postes d'emplois…
Les intervenants ont également recommandé de renforcer le recyclage des formateurs, d'adapter les programmes aux nouveaux produits touristiques, à l'instar de l'évènementiel, le tourisme de golf, les casinos… Certains ont même proposé la création de programmes spécifiques relatifs au secteur touristique afin de recycler les diplômés dans des spécialités difficiles, afin de les injecter dans le secteur.
En attendant que ces recommandations soient prises au sérieux et deviennent applicables, pour une partie d'entre-elles au moins, le diagnostic de l'emploi dans le secteur touristique n'est pas du tout reluisant : taux d'encadrement inférieur à 5% ; 75% des employés sont des agents d'exécution ; le nombre des permanents (titulaires ou contractuels) est inférieur à 40%, le nombre des hommes est supérieur à celui des femmes ; 7% des employés du secteur sont âgés de plus de 50 ans et 25% de plus de 40 ans, avec des difficultés énormes au niveau de la communication, alors que c'est un facteur primordial dans le secteur touristique.
Crédit photo : Hôtel Giorgione Insaf.B


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