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Présidentielle - Des dizaines de milliers de parrainages partis à la poubelle !
Publié dans Business News le 20 - 08 - 2024

La décision de l'instance électorale de rejeter les candidatures de sept prétendants à la présidentielle a été confirmée par le tribunal administratif. Tous les recours ont été rejetés, sans exception. Derrière chacune de ces candidatures, il y a au moins dix mille citoyens qui ont signé pour parrainer ce candidat. D'un coup, ces dizaines de milliers de parrainages ont été jetés à la poubelle pour des motifs, parfois, futiles.

Lundi 19 août, le président de la République reçoit son nouveau chef du gouvernement Kamel Maddouri à qui il dit que « les élections sont des étapes périodiques qui permettent au seul peuple souverain de choisir librement et dans le plein respect de la loi ».
Le même jour, le tribunal administratif (TA) annonce rejeter les deux derniers recours qu'il a reçus de la part de candidats à la présidentielle. Ainsi, la première phase du contentieux électoral s'est achevée par le rejet de tous les recours, annonce le tribunal. Immédiatement après, l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) applaudit fièrement sur sa page Facebook la décision du tribunal qui lui a donné totalement raison. « Le tribunal administratif, avec son autorité pour enquêter sur le litige électoral, a autorisé les magistrats à se rendre dans les bureaux de l'Isie pour examiner et calculer les parrainages des citoyens rejetés. Le tribunal a, par conséquent, vérifié la validité des motifs adoptés par l'instance électorale pour rejeter les parrainages, et a conclu que le travail de l'Isie à cet égard était dans les règles », fanfaronne l'Isie.
Sur les sept recours, trois ont été rejetés sur le fond et quatre ont été rejetés sur la forme.
En cette période électorale, la situation est surréaliste. D'un côté, on a un président de la République (lui-même candidat à sa propre réélection) qui prétend que l'élection permet au peuple souverain de choisir librement et d'un autre on a une instance électorale et un tribunal administratif qui envoient, au bas mot, 70.000 voix de citoyens à la poubelle pour des motifs, parfois futiles.

Il s'agit là de la deuxième étape de la cabale lancée contre des candidats à la présidentielle. Avant ces rejets, il y a eu plusieurs autres candidats qui ont été exclus de la course pour des raisons rocambolesques. Certains ont été privés de leur droit d'obtenir le bulletin numéro 3 (casier judiciaire) et d'autres ont subi une décision judiciaire, lors d'un procès express, leur interdisant de participer à toute élection.
En rejetant les recours des candidats, validant ainsi la décision de l'Isie, le tribunal administratif ne fait que confirmer les gros soupçons qui pèsent quant à l'intégrité du processus.
À vrai dire, cela n'a pas vraiment surpris. Avant même qu'il ne soit saisi, Business News écrivait qu'il était très improbable que le tribunal administratif valide d'autres candidatures que celles déjà acceptées par l'Isie.
Dès lors, il n'y a rien d'étonnant dans les décisions de refus annoncées entre le vendredi 16 et le lundi 19 août. Elles ne font que confirmer les exclusions précédentes par d'autres moyens.
Alors que les services de l'Etat (Isie et TA) jettent à la poubelle au moins 70.00 parrainages (certains candidats ont ramené bien davantage que les 10.000 requis), le chef de ce même Etat prétend respecter les voix du peuple.
Comment se manifeste ce respect quand on rejette 40.000 voix des citoyens pour des raisons de forme qui auraient pu être dépassées au vu de l'enjeu national de la question ? N'est-ce pas le même chef de l'Etat qui disait, il y a quelque temps, que la forme importe peu face à la justice ? Comment croire qu'il existe, à la base, des problèmes de forme dans le dossier des candidatures, sachant que les candidats sont conseillés par les meilleurs avocats et juristes du pays ? Quant au fond des recours, plusieurs candidats, parmi les sept, jurent que leurs dossiers sont conformes aux normes.
Le tribunal administratif n'a pas encore motivé publiquement ses décisions, il s'est juste suffi des verdicts. Sans aucun doute, il donnera les explications nécessaires aux candidats.
Mais d'ores et déjà, certains candidats contestent ces décisions. « Aucun responsable n'a le courage ni la crédibilité de nous dire publiquement qu'il s'agit d'instructions politiques. Aucun n'a le courage de nous dire qu'on perd notre temps et que nos candidatures n'auraient jamais été retenues », a déclaré Imed Daïmi.
Refusant de se prononcer sur la décision de rejet de son dossier sur la forme, alors que cette décision n'a pas encore été motivée, Mondher Zenaïdi a annoncé faire appel dès réception des explications du tribunal administratif. Il rassure ses sympathisants et le peuple tunisien qu'il est déterminé et persévérant dans sa lutte pour le droit des Tunisiens à avoir des élections libres, plurielles, intègres et transparentes.
Au vu de tout ce qui se passe, le doute est permis. Il ne faut cependant pas trop s'attarder sur cette question de doute, car l'Isie veille au grain et n'hésite pas à traduire en justice tout média et tout politicien qui met en doute l'intégrité de l'élection et critique ses travaux.

Bon à rappeler, pour finir, cette question des parrainages (ou voix) jetés à la poubelle n'a rien d'une première sous le régime de Kaïs Saïed. Il a beau dire et jurer qu'il respecte la volonté du peuple, les faits prouvent le contraire.
Le 25 juillet 2021, il a gelé le parlement (avant de le dissoudre plus tard) alors que ses membres sont élus par 2,9 millions de votants, soit plus que les voix qui l'ont mené à la présidence de la République.
En mars 2023, il a dissous les conseils municipaux élus par 1,9 million de personnes. À ce jour, il n'a pas encore organisé de nouvelles élections.
Le taux de participation au référendum qu'il a organisé en juillet 2022 pour valider une constitution qu'il a écrite tout seul, a été de 30,5%. La majorité du peuple a boycotté le scrutin, mais cela n'a pas empêché Kaïs Saïed d'aller encore de l'avant.
Les législatives qu'il a organisées en décembre 2022 ont eu un taux de participation de 11%. Idem pour les élections locales de 2023.
Dire que le régime de Kaïs Saïed respecte vraiment la volonté du peuple est une tromperie. Les faits prouvent le contraire. Dès lors, il n'y a rien de plus surprenant à ce que l'on jette à la poubelle, parfois pour des futilités, plus de 70.000 parrainages de citoyens.
L'Isie et le tribunal administratif ont certainement leurs raisons et ces raisons sont, peut-être, recevables juridiquement. Sauf que voilà, elles sont recevables dans des pays scandinaves, pas dans un pays où la justice a souvent fermé les yeux sur les questions de forme et où le chef de l'Etat lui-même prétend que la forme importe peu face à la justice.
Quoi qu'il en soit, et même si ces questions techniques de forme sont rejetables juridiquement, elles restent totalement inacceptables politiquement. On ne peut pas, à cause d'une virgule ou d'une pièce, jeter à la poubelle des dizaines de milliers de voix de Tunisiens. C'est tout simplement une injustice. Encore une.


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