Le parti « Âmal w Injaz » (travail et réalisation, ndlr), a indiqué, dans un communiqué publié mardi 2 juillet 2024, que son secrétaire général Abdellatif Mekki, officiellement candidat à la présidentielle, vient d'être convoqué à comparaitre devant le juge d'instruction. Le parti explique que cette convocation, pour la date du 12 juillet, concerne l'affaire portant sur le décès de Jilani Daboussi. Il n'a pas omis de mentionner qu'elle intervient seulement cinq jours après l'annonce officielle de la candidature d'Abdellatif Mekki. Le parti précise qu'il comparaitra devant la justice "serein et confiant ". Pour rappel, Jilani Daboussi est décédé à l'âge de 67 ans quelques heures après sa libération de la prison civile de la Mornaguia. Il y avait été incarcéré du 7 octobre 2011 au 7 avril 2014, soit une détention de deux années et demi. Il s'agit d'une période dépassant de loin les délais fixés par la loi à seulement quatorze mois. Malgré les nombreuses demandes de libération et la détérioration de son état de santé, la justice avait maintenu l'ancien élu en temps de Ben Ali et de Bourguiba en détention. Le fils du défunt a évoqué une pression exercée par les ministres de la Justice et de la Santé en ce temps-là, à savoir Noureddine Bhiri (actuellement en prison) et Abdellatif Mekki. Sami Daboussi a assuré que son père était resté en prison pour avoir refusé de payer un pot-de-vin de 50.000 dinars. Il a, par la suite, annoncé avoir saisi la justice française et avoir présenté un enregistrement audio de Noureddine Bhiri ordonnant la falsification du dossier médical de son père. L'affaire a même atteint des dimensions internationales puisque le Comité des droits de l'Homme relevant du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme s'en est saisi. D'après cette institution, le défunt a été victime d'une violation des droits de l'Homme, a reproché aux autorités tunisiennes d'avoir failli à leur devoir de protéger la vie de Jilani Daboussi et a dénoncé l'absence d'une enquête. Par la suite et à la date du 10 janvier 2022, le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis a ouvert une enquête sur les circonstances du décès de Jilani Daboussi.