L'expert en économie, Moez Joudi, est revenu, mardi 2 avril 2024, sur la situation économique du pays. L'expert économique a indiqué, au micro de Hatem Ben Amara dans l'émission Sbeh El Ward sur Jawhara FM, que le pouvoir d'achat en Tunisie s'est détérioré ces dernières années, à cause de la hausse de l'inflation et de diverses problématiques notamment au niveau du marché en termes d'offres et de circuit de distribution mais aussi à cause du glissement du dinar face aux monnaies étrangères. « Le dinar, notre monnaie nationale, représente un thermomètre qui permet de mesurer la température de notre économie. Et une dévaluation du dinar peut entraîner une inflation importée impactant l'inflation en général », a-t-il expliqué. En outre, M. Joudi a souligné qu'une partie de la classe moyenne est en train de basculer vers la pauvreté alors que le point fort de la Tunisie est sa classe moyenne, qui crée de la richesse, qui consomme et qui a un certain pouvoir d'achat boostant l'offre, la demande et l'investissement.
En réponse à une question de l'animateur, Moez Joudi a estimé que les recommandations de la présidence du gouvernement quant à la rationalisation des dépenses publiques et des dépenses de compensation dans la préparation du budget 2025, sont en adéquation avec les réformes voulues du Fonds monétaire internationale (FMI). Il s'est interrogé sur les raisons qui pousseraient le pays à se priver de s'octroyer un prêt de cette institution financière : une ressource d'emprunt extérieure, à moindre coût et qui permettra d'ouvrir la voie pour emprunter auprès d'autres structures. Et de rappeler que le programme de réforme a été proposé par le gouvernement tunisien et que s'il veut le changer, il est possible de négocier avec le FMI, jusqu'à parvenir à un accord et un calendrier détaillé.
M. Joudi a indiqué qu'en 2023, le pays a juste réussi à rembourser les tranches d'emprunts échues en 2023 et à payer les salaires. Pour lui, se contenter de cela est une déception en soit. Et de s'interroger où en est le pays par rapport aux perspectives de développement, au potentiel des jeunes, à l'amélioration du pouvoir d'achat et de l'investissement et au développement des grands projets et de l'infrastructure. Selon lui, il est impératif d'insuffler un nouveau souffle à l'économie nationale, avec de nouvelles orientations, de nouvelles politiques et un nouveau rythme. « On ne peut pas se contenter de tourner en rond ! », a-t-il soutenu. Et de marteler que la lutte de la corruption ne peut être qu'un axe et ne peut pas être l'unique politique de l'Etat. Idem, les entreprises communautaires ne peuvent pas être considérées comme étant un programme économique, ce n'étant pas suffisant, toujours selon ses dires.