Le membre du conseil central de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), Anis Kharbeche, a indiqué que les récentes précipitations seront bénéfiques aux oliviers et à la récolte de cette année. Il a affirmé que l'agriculteur vendait l'huile d'olive aux huileries à un prix allant de seize à 18 dinars. Invité le 23 novembre 2023 à « Sbeh el Ward » de Hatem Ben Amara sur Jawhara Fm, Anis Kharbeche a considéré que la saison actuelle a été difficile pour les agriculteurs. Il a insisté sur l'importance de préserver tous les acteurs concernés par ce secteur. Le dirigeant de l'Utap est revenu sur le prix de vente du litre d'huile d'olive au consommateur. Il a précisé que celui-ci était passé à vingt dinars le litre après la tenue d'une réunion à la présidence de la République portant sur ce sujet. « Nous avons demandé l'attribution d'un rôle plus important à l'Office national de l'huile, notamment à travers les marchandises produites par l'Office des Terres Domaniales, la conclusion d'un accord entre les deux entités et sous la tutelle du ministère de l'Agriculture afin de mettre en place des points de vente directe du producteur au consommateur et la mise en place d'un prix de référence correspondant à 17,5 dinars », a-t-il poursuivi. Anis Kharbeche a précisé qu'une partie des terrains domaniaux était exploitée. Il a affirmé que la consommation nationale d'huile d'olive était de l'ordre de 25.000 à 27.000 tonnes d'huile, soit pas plus de 10% de la production nationale. Il a lié la hausse des prix de vente au consommateur au manque de disponibilité d'huile d'olive en juillet et en août, aux rumeurs au sujet des prix de vente véhiculées en ce temps-là et par l'empressement des consommateurs. Le dirigeant de l'Utap a appelé les Tunisiens à faire preuve de patience et à reporter les achats d'huile d'olive. Pour ce qui est des tomates, Anis Kharbeche a assuré que la récolte avait atteint un million de tonnes, dont plus de 700.000 tonnes ont été transformées. Cette quantité a permis de produire 110.000 tonnes de concentré de tomates couvrant largement les besoins de la Tunisie. Il a appelé à autoriser l'exportation de cette marchandise puisque la récolte s'est avérée être très bonne. Il a indiqué que les agriculteurs vendaient les tomates aux usines à 0,27 dinar le kilo alors que le coût devrait être de 0,31 dinar. L'année prochaine, le kilo de tomate coûtera 0,34 dinar. Il a, également, critiqué le prix de vente du concentré de tomates au consommateur. « Nous sommes du même avis que le président de la Républiques (Kaïs Saïed) lorsqu'il s'était interrogé sur le prix de vente à 4,9 dinars le kilo (prix d'un kilo de concentré de tomates). Il faut créer une commission interministérielle en incluant les producteurs… Il y a un manque d'eau, une hausse des prix de la main-d'œuvre… Il n'y a pas de conflit entre l'agriculteur et l'industriel… Néanmoins, pour quelle raison, trouvons-nous des conserves de concentré de tomates à 3,75, 4,15 ou 4,2 dinars le kilo et deux ou trois autres marques qui s'entêtent et affichent un prix de 4,95 dinars le kilo ? L'industriel qui opte pour le prix de 3,75 dinars le kilo vend-il à perte ? Elles sont toutes de la même qualité : double concentré de tomates », a-t-il déploré. Quant au secteur laitier, le dirigeant de l'Utap a rappelé que son organisation avait mis l'accent sur l'importance de le préserver et avait mis en garde contre son effondrement depuis 2017. D'après lui, l'Utap avait demandé la mise en place d'une production de lait déshydraté depuis 2017. Anis Kharbeche a révélé que la botte de foin a dépassé les vingt dinars et que la botte de fourrage se vendait à 35 dinars. Seulement 40% de la quantité programmée des fourrages compensés a été livrée aux agriculteurs. « La production quotidienne est introduite sur le marché… Nous avions estimé le retour de la pénurie fin décembre ou début février. Or, elle a refait surface maintenant… Une solution pourrait être appliquée par le gouvernement. Il pourrait importer du lait en poudre afin de répondre au besoin de production des produits dérivés… Au niveau de la production, la crise ne fait que s'aggraver… En cas de précipitation, on pourrait avoir une hausse de la production des fourrages verts, diminuer l'achat des fourrages composés et aller vers un retour de la production », a-t-il déclaré. S'exprimant sur la production des agrumes, Anis Kharbeche a évoqué une hausse de la récolte. Néanmoins, il s'est interrogé sur la qualité du produit. Il a assuré que la pluie était extrêmement bénéfique au secteur. Il a considéré que les prix de vente en décembre seront inférieurs de 15% par rapport à l'année dernière. Interrogé sur le stress hydrique et la production de céréales, Anis kharbeche a considéré que la crise actuelle était le résultat de l'absence d'une stratégie claire tout au long des vingt dernières années. Il a assuré que les puits illégaux et non-autorisés ont permis de sauver la saison. Il a indiqué que le manque de précipitations a provoqué la destruction totale des pêchers. Il a mis l'accent sur la dégradation de la situation des agriculteurs. Il a critiqué le manque d'efficacité des décisions et du contrôle effectué par de certains ministères. Il a cité l'exemple du prix de vente des pommes de terre non respecté.